vendredi 13 novembre 2015

Consommer moins, mais consommer mieux


Une soixantaine de personnes a assisté à cette conférence
Récemment, l’association « Le Panier Proveyzard » organisait une soirée débat autour de la projection du film « Nos enfants nous accuseront ». Ce documentaire percutant de Jean-Paul Jaud, sorti en 2008, traite de l'empoisonnement supposé des aliments par les toxines (pesticides, fongicides, engrais, etc.) de la chimie agricole, développé à travers le cas de l’école de Barjac dans le département du Gard.
Dans ce petit village situé au cœur des Cévennes, le maire a décidé de faire face et de réagir en faisant passer les cantines scolaires en Bio. Ici, comme ailleurs, la population est confrontée aux angoisses de la pollution industrielle, aux dangers de la pollution agrochimique. Au début du film, John Peterson Myers, chercheur en science pour la santé environnementale donne tout de suite le ton : « Un pourcentage de gens qui habitent cette planète est atteint d’une maladie que la science croit liée aux facteurs environnementaux. Cette nouvelle génération d’enfants qui arrive est la première de l’histoire moderne à être en moins bonne santé que ses parents ».
Le maire de Barjac a décidé de prendre le taureau par les cornes en toute conscience : le surcout du budget de la cantine sera financé par la Commune. Aidé par les parents d’élèves, les élus, les enseignants et les professionnels de la restauration, il entend ainsi alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur les dérives scandaleuses d’un système économique qui fait passer ses profits et ses intérêts avant la santé de la population.

Jean-Philippe Vincent
Pour étayer ces thèses, la soirée s’est poursuivie sous forme de débat avec Jean-Philippe Vincent, ingénieur agronome, ancien directeur de l’Adabio (Association pour le Développement de l'Agriculture Biologique), mais aussi militant associatif.
Un échange avec le public, fort d’une soixantaine de personnes, a permis de cibler les problèmes qui gangrènent notre alimentation, depuis la politique de la PAC qui encourage à produire toujours plus, jusqu’au scandale du gaspillage alimentaire. Le Bio est parfois plus cher que le conventionnel, mais il faut savoir que les coûts de production sont plus élevés. De même, la demande est supérieure à l’offre : 50% des produits bio consommés en France sont importés. Il y a aussi la certification et les contrôles de qualité, les subventions moins importantes aux agriculteurs, toutes choses qui expliquent ces surcouts… Finalement, concluait Jean-Philippe, « c’est le prix à payer pour manger sainement ».


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