mardi 13 décembre 2016

Les enjeux du débroussaillement à Quaix et en moyenne montagne

A Quaix en Chartreuse, autrefois verger de l’agglomération grenobloise, ne reste qu’un seul agriculteur en activité à temps plein. Une demi-douzaine de cultivateurs travaillent encore sur leurs fermes mais occupent un autre emploi pour vivre. Cette déprise agricole s’accompagne d’un phénomène d’abandon des terres les plus difficiles et dangereuses à exploiter (en raison de la pente).

Des terrains favorables
pour les départs de feux
Quaix-en-Chartreuse dans les années soixante (carte postale ancienne) :
 il y avait encore beaucoup de prairies sur les hauteurs du village.
Les broussailles gagnent alors rapidement du terrain et se transforment en forêts. Les arbres en bordure des haies grossissent et, en cas de coup de vent ou de chute de neige importante, peuvent tomber en arrachant les talus et l’assise des chemins. Les rus ne sont plus drainés. Ils détrempent et compromettent la stabilité d’une partie du territoire de la commune. Les futaies qui se développent pèsent sur les parcelles à forte déclivité et peuvent provoquer des glissements de terrain. En cas de sécheresse, les broussailles sont un terrain favorable pour les départs de feux. Depuis 2007, la commune est classée comme comportant des massifs forestiers à risque d’incendie. Il est obligatoire de débroussailler les zones situées à moins de 200 mètres de bois ou de forêts. Ce nettoyage doit se faire dans un rayon de 50 mètres autour des habitations. Que faire des branches et arbustes coupés ? Autrefois les anciens faisaient des fagots qu’ils revendaient à Grenoble ou qu’ils utilisaient pour allumer leurs foyers. Aujourd’hui, il est interdit de faire brûler des broussailles en plein air (outre que l’on incommode les voisins, il y a danger d’incendie et pollution).

Un broyeur mis à disposition
La déchetterie la plus proche est à près de 10 km (Saint-Égrève). Depuis plusieurs mois un broyeur ­ financé par Grenoble Alpes Métropole ­ est utilisé conjointement par les communes de Sarcenas, Noyarey, le Sappey en Chartreuse et Quaix en Chartreuse (et bientôt Proveysieux). Il est mis gratuitement à la disposition des habitants de la commune via les services de la mairie. Le broyat pourra être utilisé sur place, pour faire de la culture en paillage, ou pour servir de compost.
 
Nouvelle ruralité, nouveaux acteurs :
nouvelles solutions ?

Quaix est aujourd’hui un village de “rurbains” (personnes habitants à la campagne mais qui tirent leurs ressources de la ville). Leur manière de gérer le territoire n’est pas la même que celle des paysans avec parfois d’étonnantes solutions. Herbivores exotiques ou autochtones, bisons, chèvres, moutons, vaches ou lamas pourraient ainsi faire du débroussaillage sans le savoir, tout en fournissant de la viande, de la laine et du lait. Les troupeaux doivent être gérés sur plusieurs propriétés ­ ce qui n’est pas toujours facile ­ et leur action doit être accompagnée et parachevée par les humains. Ces derniers mois, les jeunes du foyer départemental “Le chemin” de Saint-­Égrève ont fait un important travail de curage des rigoles sur les voies communales. Ils ont débroussaillé et rouvert une partie des allées vertes de la commune. L’appel à cette association permet d’entretenir le territoire sans grever le budget communal, tout en tendant la main à des personnes en phase de réinsertion
Didier SARTOR - Dauphiné Libéré

 

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