lundi 23 janvier 2017

Où sont passés les petits oiseaux ? A Proveysieux, on constate aussi une baisse effective

Mésanges, rouges-gorges et même moineaux ont disparu de nos jardins cet hiver. La faute à la météo, selon la Ligue de protection des oiseaux..
Si les hirondelles font le printemps, les petits oiseaux nous rappellent que l’hiver est arrivé. Mais cette année, la plupart des jardins, terrasses, balcons et rebords de fenêtres ne s’égaient plus de leurs gazouillis. Pas de passereaux. Exit les mésanges, rouges-gorges, rouges-queues, merles et même les moineaux. « Dès que les températures ont commencé à baisser, en novembre, j’ai installé des tournesols dans la mangeoire et des boules de graisse. Mais tout est resté intact, alors qu’il y a plein d’oiseaux d’habitude », s’étonne Michel, de Belfort. « J’ai pensé que les pies et les chats avaient mangé les petits. Mais, en discutant avec des amis, je me suis rendu compte que la situation était la même chez eux. »
« Le phénomène est étendu », confirme Pascal Philip, technicien de nature de proximité à la LPO (Ligue de protection des oiseaux), à Besançon. « Nous avons des retours analogues de nos observateurs ou de particuliers du Territoire de Belfort, du Doubs, du Jura, mais aussi de Lorraine et d’Alsace. » Bref, tout le grand Est, et même les autres régions, sont touchés par la disparition des oiseaux de nos jardins. « La présence de pies et de corneilles peut avoir un impact », précise Pascal Philip, « mais il serait localisé. » Idem avec d’éventuelles maladies. « Les passereaux ne sont pas touchés par la grippe aviaire. »

Les uns sont déjà partis, les autres pas encore arrivés

Le spécialiste avance plusieurs explications pour comprendre le phénomène. « Le printemps a été pluvieux et la reproduction s’est avérée médiocre chez beaucoup d’espèces. Il faudra plusieurs années pour revenir à des niveaux de populations normaux. Chez les reptiles, par exemple, les fortes gelées de 2012 ont entraîné une hausse de la mortalité. Quatre ans après, la courbe des naissances n’est toujours pas revenue au niveau de 2011. »
Seconde explication : les petits migrateurs ne sont pas encore arrivés chez nous. « Les passereaux du Nord de l’Europe ont connu des conditions assez clémentes jusqu’à présent avec peu de neige. Ils sont donc restés chez eux. » Troisième point : les oiseaux de nos régions sont déjà partis. « Avec les nombreuses pluies en automne, ils se sont envolés plus tôt pour des pays plus chauds. La plupart des oiseaux migrent du nord au sud. »
Pascal Philip reste optimiste. « Les passereaux vont arriver. Il faut donc continuer à leur proposer du tournesol, bio de préférence, et attendre. On peut poursuivre le nourrissage jusqu’en mars ou avril, le temps que les baies et les insectes reviennent. Et ne pas oublier de leur proposer de l’eau, tous les jours. »
« Il faut maintenant espérer que le printemps sera clément pour que de nombreux oisillons puissent éclore », espère Pascal Philip.

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