mardi 14 mars 2017

Avec deux petits textes présentés à Proveysieux, Alain Bridonneau explore la jeunesse de Tchekhov

De Tchekhov, on connait surtout ses trois pièces majeures, La Mouette, La Cerisaie ou Oncle Vania, des grandes œuvres qui ont fait la renommée de ce grand écrivain, sans doute un des plus connus de la littérature russe. On connait beaucoup moins le reste de son répertoire et notamment ces deux petits textes, œuvres de jeunesse que Tchekhov a écrit au début de sa carrière, adapté ici par Alain Bridonneau, dans un spectacle sobrement appelé « Tchekhov Emoi ».


Dans « Les Méfaits du tabac » et « Le Chant du cygne », l’acteur est seul sur scène, dans un décor dépouillé à l’extrême, réduit à un fauteuil et un tapis. Dans le premier de ces deux monologues, il est en fait peu question de tabac qui est pourtant le sujet de la conférence dont doit nous discourir le personnage. Ce sont plutôt les lamentations, la détresse et l’amertume d'un homme que sa femme tyrannise et exploite depuis trente-trois ans dans son institution. Quand il la voit arriver dans les coulisses, il fait mine de finir la conférence et quitte la salle dignement. Il a eu tout de même le temps de nous exposer ses regrets…

Dans « Le Chant du Cygne », un vieil acteur qui s’est endormi dans sa loge revient sur scène et voit défiler tous ses souvenirs : la fougue de la jeunesse, la gloire, l’amour, les illusions, la terrible solitude de sa vie, la vieillesse, la peur de la mort… Seul en scène et libre, mais usé par son âge qui l’obsède, il récite ainsi des tirades des grandes œuvres qui ont hanté sa carrière..

Alain Bridonneau, bien connu dans le milieu théâtral grenoblois, a enchanté son auditoire, restreint mais conquis par la parfaite maitrise du texte et le jeu de l’acteur. Les personnages décrits, dans leurs multiples contradictions, n’ont pas attiré les foules, alors qu’ils transportent pourtant une belle et grande poésie et nous tendent toujours et encore un miroir.
Une autre soirée théâtrale, organisée aussi par l’Amicale de Proveyzieux. aura lieu le samedi 18 mars à 20h30 dans la même salle avec « La Souricière » d’Agatha Christie.

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