jeudi 16 novembre 2017

Ciné débat autour des semences du futur avec Gérard Boinon

Paysan retraité, éleveur de bovins et de porcins dans l’Ain, Gérard Boinon est un passionné. De son métier, il a gardé beaucoup de références et un certain respect pour Dame Nature. Il aime à le faire savoir à travers un discours clair et documenté, sans prosélytisme.
Gérard Boinon est consultant au Conseil des Droits de l'Homme à Genève

Consultant au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, il a aussi fait partie du comité de pilotage du film documentaire d'Honorine Perino « Semences du futur », qui était projeté ce samedi soir à Proveysieux en prélude à un débat avec une trentaine de personnes, une soirée organisée par l’Amicale de Proveysieux.
Le film traite de la question de la création de nouvelles semences pour faire face au changement climatique mais aussi de la nécessité de mettre un terme aux produits chimiques dans les champs. Faut-il maitriser la nature, faire intervenir la génétique comme le soutient le GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences et Plants) à travers le témoignage de François Burgaud ou bien écouter les plantes comme le recommande Guy Kastler du Réseau Semences Paysannes ? Vaste débat où l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) semble faire la pluie et le beau temps.
« L’agriculture conventionnelle existe depuis 12 000 ans, la chimique depuis 60 ans. Doit-on tirer un trait sur toute cette histoire » précise Gérard Boinon. Quels sont les défis que les paysans et leurs communautés doivent affronter pour reproduire et diffuser leurs semences et garder leurs savoirs traditionnels ? « L’opinion publique est largement convaincue par les thèses que nous soutenons ».
A travers le mouvement Rés’OGM qui existe maintenant depuis plus de dix ans et que promeut l’orateur, un certain nombre d’agriculteurs entendent aussi proposer et valoriser des alternatives et ainsi remettre en question des choix politiques qu’ils jugent contestables. « Les États

doivent donc agir pour que les sociétés semencières n’entravent pas les droits des paysans et leur permettent de mettre en pratique les méthodes de préservation, de reproduction et diffusion des semences », concluait Gérard Boinon.


La réalité des chiffres
Sans les semences, il n’y a pas d’agriculture. La population agricole dans le monde c’est 1 milliard 300 millions de personnes. Sur ce total, près de 300 millions disposent d’animaux de travail, soit environ 20 % du nombre des actifs agricoles. Environ 28 millions disposent de tracteurs ou de mécanisation, soit seulement 2 %. La grande majorité des paysans travaillent donc à la main, avec des outils manuels.
Dix sociétés contrôlent l’approvisionnement mondial des semences. Les trois premières contrôlent près de 50 % de toutes les graines de semences qui sont distribuées et commercialisées à grande échelle. Prises globalement, ces dix entreprises du secteur des semences détiennent plus de 75 % de toutes les semences qui sont commercialisées. En tête, la société Monsanto qui détient 27 % des parts de marché des semences. Le Groupe Limagrain, première entreprise française, 4ème dans le monde, assure 5 % du marché.

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