samedi 28 septembre 2019

Christiane Raffin ne se représentera pas en 2020

La nouvelle était déjà connue depuis quelques temps, mais Christiane Raffin, maire de Proveysieux, a confirmé publiquement qu’elle ne serait pas candidate à sa succession lors des prochaines élections municipales de mars 2020. Elle répond à nos questions.


Quand avez-vous pris cette décision ?
Ce n’est plus vraiment une nouvelle, mais j’ai attendu cette rentrée pour l’afficher clairement. Il y a déjà plusieurs mois, dès le printemps, que je l’ai annoncé aux élus et ceci pour différentes raisons. La première, c’est que depuis le décés de Simon, mon époux, je n’avais plus le tonus physique et psychologique pour assumer mes responsabilités comme je le faisais avant. Ensuite, je pense que depuis 14 ans, j’ai beaucoup donné de ma personne, surtout pendant mes deux mandats de maire. J’ai donné physiquement et financièrement, en décidant de ne plus toucher d’indemnités, ce que je ne regrette pas du tout. Je finance personnellement les frais des cérémonies, des fêtes commémoratives, certains buffets, les gerbes de fleurs... J’estime aussi qu’à mon âge, après deux mandats, je dois laisser la place à d’autres.

Parmi les élus sortants, y aura-t-il des personnes qui pensent repartir ?
Personne ne souhaite être tête de liste. La majorité des élus sortants sont plutôt jeunes, avec des responsabilités familiales ou professionnelles et ne souhaitent pas s’engager

N’est ce pas un regret pour vous de ne pas voir émerger un successeur ?
Bien sûr que si ! Ils m’ont aussi averti suffisamment tôt pour que je ne m’implique pas dans ce processus.

Quel bilan tirez-vous de ces deux mandats ?
Il y a eu des bons et mauvais moments. J’ai beaucoup aimé le contact avec les habitants. On est dans un petit village, très agréable… La Commune reste quand même le premier maillon de proximité. J’ai aussi beaucoup aimé les rapports avec la METRO, dès 2011, et les premiers contacts avec cette collectivité. J’ai eu le bonheur de siéger dans la majorité, dans l’exécutif, et ainsi d’être au courant de pas mal de choses.
Parmi les réalisations au cours de ces deux mandats, il y a eu tous les travaux d’aménagement ou de voirie, des travaux pour le toit de l’école, le gymnase ou la conduite d’eau vers Bellevue. De nombreux travaux se sont fait aussi avec la CCBSC et la METRO, notamment le maillage de nos deux réseaux d’eau. J’ai eu aussi des grandes joies avec les commémorations, les mariages, les baptêmes républicains, les  remises de légion d’honneur.

Des mauvais moments ?
Comme tout élu, j’ai connu des critiques, des intimidations, de la délation, de la calomnie qui m’ont poussé à porter plainte, ce qui est assez difficile à vivre.
Il y a eu aussi de mauvais moments avec des accidents de randonneurs ou de spéléologues. Il y a eu ce véhicule qui a basculé dans la cour de l’école dix minutes après la rentrée des classes, qui aurait pu causer une tragédie, la tempête d’octobre 2011 qui avait isolé la commune et l’incendie de l’auberge des Grandzgousiers qui m’a personnellement touchée.

Combien de temps passe la maire de Proveysieux à la METRO ?
Environ 60 % de mon temps. Nous avons énormément de réunions, de commissions et le fait d’être à l’exécutif, comme conseillère déléguée à l’animation du territoire, est très chronophage. Il y a aussi les réunions du groupe politique ADIS. J’ai décidé de m’impliquer entièrement, me demandant donc beaucoup de sacrifices, mais c’est passionnant… Plus localement, il me faut une douzaine d’heures pour préparer un conseil municipal.

Ce mandat se termine avec des finances communales en difficulté ?
C’est ce qui me fait souci. On a sorti un petit peu la tête de l’eau pour le budget 2019, avec un compte administratif positif. On a eu plusieurs dons d’administrés qui ont permis d’éponger des dépenses récentes, mais on a très peu de marge de manœuvre. L’école, le chauffage des bâtiments publics nous coûtent très cher. Bien heureusement, la commune est peu endettée, mais la prochaine équipe devra sans doute aussi être économe.

Que comptez-vous faire désormais ?
Je vais pouvoir me consacrer un peu plus à ma famille, mes petits-enfants. Je vais reprendre tout ce que j’avais mis de côté, mes recherches aux archives, le patrimoine, l’histoire de la commune.

Avez-vous des regrets ?
Aucun. Je suis absolument enchantée de ces mandats, même celui passé dans l’opposition, qui m’a permis de me former au mandat de maire. Je regrette de quitter ces responsabilités et le côté social qui m’a permis de côtoyer beaucoup de personnes.

Propos recueillis par Alain Provost pour le Dauphiné Libéré du 28 septembre 2019

14 ans à la mairie
Christiane Raffin est élue depuis mai 2006 suite à une élection partielle où elle s’est présentée seule en opposition à Pierre Blanc, le maire de l’époque. Elle a ensuite été élue maire en mai 2008 à la tête d’une liste de 11 élus, face à une liste qui n’a eu aucun élu. Elle a été réélue en mars 2014 à la tête d’une liste de 15 élus. Pour cette dernière élection, une seule liste était présente. Elle est élue à la METRO depuis janvier 2014, qui n’était encore que Communauté d’Agglomération et ensuite au bureau exécutif.

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