Quand avez-vous pris cette décision ?
Ce n’est plus vraiment une nouvelle, mais j’ai attendu cette
rentrée pour l’afficher clairement. Il y a déjà plusieurs mois, dès le
printemps, que je l’ai annoncé aux élus et ceci pour différentes raisons. La
première, c’est que depuis le décés de Simon, mon époux, je n’avais plus le
tonus physique et psychologique pour assumer mes responsabilités comme je le
faisais avant. Ensuite, je pense que depuis 14 ans, j’ai beaucoup donné de ma
personne, surtout pendant mes deux mandats de maire. J’ai donné physiquement et
financièrement, en décidant de ne plus toucher d’indemnités, ce que je ne
regrette pas du tout. Je finance personnellement les frais des cérémonies, des
fêtes commémoratives, certains buffets, les gerbes de fleurs... J’estime aussi
qu’à mon âge, après deux mandats, je dois laisser la place à d’autres.
Parmi les élus sortants, y aura-t-il des personnes qui
pensent repartir ?
Personne ne souhaite être tête de liste. La majorité des
élus sortants sont plutôt jeunes, avec des responsabilités familiales ou
professionnelles et ne souhaitent pas s’engager
N’est ce pas un regret pour vous de ne pas voir émerger un
successeur ?
Bien sûr que si ! Ils m’ont aussi averti suffisamment tôt
pour que je ne m’implique pas dans ce processus.
Quel bilan tirez-vous de ces deux mandats ?
Il y a eu des bons et mauvais moments. J’ai beaucoup aimé le
contact avec les habitants. On est dans un petit village, très agréable… La Commune
reste quand même le premier maillon de proximité. J’ai aussi beaucoup aimé les
rapports avec la METRO, dès 2011, et les premiers contacts avec cette
collectivité. J’ai eu le bonheur de siéger dans la majorité, dans l’exécutif,
et ainsi d’être au courant de pas mal de choses.
Parmi les réalisations au cours de ces deux mandats, il y a
eu tous les travaux d’aménagement ou de voirie, des travaux pour le toit
de l’école, le gymnase ou la conduite d’eau vers Bellevue. De nombreux travaux
se sont fait aussi avec la CCBSC et la METRO, notamment le maillage de nos deux
réseaux d’eau. J’ai eu aussi des grandes joies avec les commémorations, les
mariages, les baptêmes républicains, les
remises de légion d’honneur.
Des mauvais moments ?
Comme tout élu, j’ai connu des critiques, des intimidations,
de la délation, de la calomnie qui m’ont poussé à porter plainte, ce qui est
assez difficile à vivre.
Il y a eu aussi de mauvais moments avec des accidents de
randonneurs ou de spéléologues. Il y a eu ce véhicule qui a basculé dans la
cour de l’école dix minutes après la rentrée des classes, qui aurait pu causer
une tragédie, la tempête d’octobre 2011 qui avait isolé la commune et
l’incendie de l’auberge des Grandzgousiers qui m’a personnellement touchée.
Combien de temps passe la maire de Proveysieux à la
METRO ?
Environ 60 % de mon temps. Nous avons énormément de
réunions, de commissions et le fait d’être à l’exécutif, comme conseillère
déléguée à l’animation du territoire, est très chronophage. Il y a aussi les
réunions du groupe politique ADIS. J’ai décidé de m’impliquer entièrement, me
demandant donc beaucoup de sacrifices, mais c’est passionnant… Plus localement,
il me faut une douzaine d’heures pour préparer un conseil municipal.
Ce mandat se termine avec des finances communales en
difficulté ?
C’est ce qui me fait souci. On a sorti un petit peu la tête
de l’eau pour le budget 2019, avec un compte administratif positif. On a eu
plusieurs dons d’administrés qui ont permis d’éponger des dépenses récentes,
mais on a très peu de marge de manœuvre. L’école, le chauffage des bâtiments
publics nous coûtent très cher. Bien heureusement, la commune est peu endettée,
mais la prochaine équipe devra sans doute aussi être économe.
Que comptez-vous faire désormais ?
Je vais pouvoir me consacrer un peu plus à ma famille, mes
petits-enfants. Je vais reprendre tout ce que j’avais mis de côté, mes
recherches aux archives, le patrimoine, l’histoire de la commune.
Avez-vous des regrets ?
Aucun. Je suis absolument enchantée de ces mandats, même
celui passé dans l’opposition, qui m’a permis de me former au mandat de maire.
Je regrette de quitter ces responsabilités et le côté social qui m’a permis de
côtoyer beaucoup de personnes.
Propos recueillis par Alain Provost pour le Dauphiné Libéré du 28 septembre 2019
14 ans à la mairie
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