lundi 7 juin 2021

Un ciel étoilé, sans éclairage public, au-dessus du village cet été

L’éclairage public de la commune est-il adapté au village ? C’est une question que s’est posée l’équipe municipale, souhaitant ainsi l’améliorer en diminuant la consommation d’énergie et la pollution lumineuse, tout en maintenant l’éclairage aux endroits et aux heures où il est nécessaire pour la sécurité et la qualité de vie de chacun.


Parmi les nombreuses commissions extra-municipales créées en ce début de mandat municipal, la commission “énergie-mobilité” travaille sur le sujet à travers une enquête proposée aux habitants, qui permettra de faire le point sur l’éclairage public existant, son fonctionnement et son utilité.

Comme tiennent à le préciser les élus « Il n’y a pas d’obligation légale d’éclairage pour une commune. On peut choisir d’illuminer l’espace public pour la sécurité des habitants ou pour la convivialité, mais aussi d’utiliser des dispositifs passifs réfléchissants ». Les mœurs et les mentalités, et surtout les techniques évoluant, les habitants du village, lors des déplacements à pied, utilisent désormais de plus en plus la lumière de leur smartphone. Une idée reçue tient à démontrer qu’on se sent plus en sécurité quand on est sous éclairage. La peur du noir est toujours bien ancrée dans nos esprits.

Des études montrent aussi que la lumière artificielle dans la nuit a des effets néfastes à la fois pour les humains (perturbation du rythme biologique, qualité du sommeil) et pour la biodiversité avec notamment la désorientation des animaux nocturnes.


On peut aussi dire que l’accès à un « ciel noir » devient un véritable luxe dans les pays dits développés.

Une dépense non négligeable

À Proveysieux, les élus ont aussi sorti la calculette et ceci d’autant que les finances sont assez contraintes. Ainsi, l’éclairage public dans les différents hameaux a représenté en 2020 une consommation électrique de 9,35 MWh, soit un coût pour la commune de 1 590 €. Si on y ajoute le coût d’entretien des points lumineux (522 € en 2019, 375 € en 2020), la question mérite qu’on s’y attarde !

Toutefois, au cours des mandats précédents, ce coût a été fortement réduit grâce à une rénovation partielle des points lumineux, mais aussi grâce à une extinction systématique en milieu de nuit, de minuit à 5 h.

Le parc de Chartreuse fait des propositions

Pour peaufiner leurs décisions quant à cette dépense les élus se sont aussi reposés sur un guide du Parc Naturel Régional de Chartreuse intitulé « Un éclairage raisonné pour des Parcs étoilés ». Certaines mesures sont ainsi préconisées comme :

- Une température de couleur des sources lumineuses inférieure à 2 400 K.
- Une intensité lumineuse modérée (8 lumen/m² dans les hameaux, s’il y a un besoin avéré).
- Une hauteur adaptée des dispositifs d’éclairage : 6 à 8 mètres pour la voirie, 4 à 6 mètres (ou moins) pour les cheminements piétons.
- Une orientation des faisceaux lumineux à 100 % vers le sol. Les lampadaires de type lanternes au village ne respectent pas ce critère.
- L’usage d’horloges astronomiques pour déterminer l’heure optimale d’allumage le soir et d’extinction le matin, selon les saisons. Les détecteurs de lumière sont trop aléatoires.
- L’extinction en milieu de nuit, qui peut aller jusqu’à une plage de 22 h / 6 h.

Juin, juillet, août sans éclairages

Parallèlement à l’enquête proposée aux habitants, l’équipe municipale a choisi de conduire dès cet été une expérimentation. Ainsi, tout l’éclairage public de la commune sera éteint, dans tous les hameaux du village, pendant la période où les jours sont les plus longs, à savoir du 1er juin et probablement jusqu’au 31 août. Les élus espèrent avoir l’aval des habitants quant à cette décision. Les prochaines réunions de hameaux seront (ou ne seront pas), l’occasion pour eux de s’exprimer sur le sujet.

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