"Max et les paysans", c'est le nom de ce doc. diffusé le lundi 28 février, à la télévision sur la chaine France 3. Régis Croizier a suivi pendant 18 mois max Josserand, négociant en bestiaux depuis 50 ans. Cet agriculteur passionné témoigne sur ce monde paysan qu'il connait bien, une activité en pleine transformation.
Ce doc. a été particulièrement mis en avant par France Inter dans une chronique matinale, mais aussi par l'hebdo "Télérama" (voir ci-dessous).
Max Josserand est aussi connu parce qu'il habite à Saint-Cassien, au pied de la Chartreuse. A ce titre, c'est un acteur local bien connu du monde paysan et des éleveurs locaux. Il participe notamment, chaque année à la montée des alpages de la Sûre (on le voit dans le film). Si vous souhaitez le rencontrer, n'hésitez pas à faire le détour par le col de la Charmette le samedi de juin de "l'emmontagnée". Il est aussi présent à la foire de Beaucroissant.
A voir en Replay, sur le lien suivant (encore dispo jusqu'à la fin avril). Faut juste supporter 90 secondes de pub.! Mais ça vaut le coup.
Critique Télérama par Emmanuelle Skyvington Publié le 22/02/2022
Au petit matin, Max, négociant en bestiaux, débarque dans une ferme à la
demande d’associations de défense des animaux et des autorités
(gendarmes, services vétérinaires). Il va les accompagner dans une étape
très difficile : le sauvetage d’un cheptel à l’abandon. Sans soins ni
nourriture, les bêtes décharnées croupissent dans une boue putride. Max,
loin du jugement abrupt, joue les intermédiaires, discute avec
l’éleveur, tente de détendre un peu l’atmosphère. Cette scène
d’ouverture, poignante, donne le la : Max, hyperactif de 74
ans, sillonne l’Isère, la Haute-Saône et nombre de départements avec sa
bétaillère pour racheter des troupeaux en danger dont son œil expert
évalue qualités et faiblesses en deux secondes. Mais l’homme est bien
plus que cela : il tente de comprendre et conseiller des éleveurs de
bovins eux aussi en perdition. Captant les signaux d’alerte : une
stabulation sale, un fourrage humide car mal stocké, des outils
vieillissants, le discours sombre de familles confrontées à la solitude
et au surendettement, les idées noires… Max sent tout. Et il agit.
L’air
de rien, sans fanfare ni trompettes, Régis Croizer signe un portrait du
monde rural et de son délitement à travers Max, fil rouge de ce
documentaire. Il filme le désespoir de ceux qui doivent trouver un
second emploi pour survivre, leurs choix cornéliens. Mais aussi la
relève incarnée par Lucien, 23 ans, jeune éleveur passionné par les
vaches Villard-de-Lans, qui a fait le choix de la vente directe pour
gagner sa vie. Le réalisateur nous embarque vers les alpages, au cul des
vaches, comme au cœur de discussions profondes autour d’un café dans la
cuisine. Sauveteur, psy, marchand aussi, Max prête sa Lolita (une vache
noire herens) aux « capacités intellectuelles remarquables »
pour repousser les attaques de loups ou récupérer une vache égarée. Et
peu à peu le ciel de plomb de s’éclaircir, au fil de ce panorama subtil
et contemporain.
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