dimanche 10 mars 2024

Les sylviculteurs de Chartreuse, confrontés à de multiples enjeux

Ce samedi 2 mars, le Groupement des Sylviculteurs de Chartreuse organisait son Assemblée Générale à Proveysieux. Forte de près de 300 membres, tous propriétaires sur la partie iséroise du massif, l’association œuvre pour défendre les intérêts de ses adhérents, aidée aussi par des partenaires publics. Il faut savoir que la France compte 3,5 millions de propriétaires forestiers privés (21 % de la superficie du territoire national), sachant que la moyenne des parcelles est de 1,8 hectare (½ hectare seulement sur la Chartreuse). Le Parc de Chartreuse a, quant à lui, recensé environ 13.000 propriétaires privés sur le massif.

Les sylviculteurs ont été accueillis pas Christina Balestrieri, le maire de Proveysieux

Bruno Montagnat, le président du groupement, a fait une rapide présentation des activités de l’année écoulée avant la présentation des comptes, rapports votés à l’unanimité des présents.

Il y a eu ensuite de nombreuses interventions, de différents interlocuteurs, mettant en avant les enjeux actuels et les problèmes auxquels sont confrontés ces sylviculteurs, que ce soient les activités de loisirs abusifs dans les espaces forestiers entrainant souvent des conflits entre utilisateurs et propriétaires, sans oublier le changement climatique qui impose de revoir complètement la politique de gestion forestière.


Pour l’entretien de leurs parcelles, les adhérents obtiennent un appui conséquent du CNPF (Centre National de la Propriété Forestière), acteur incontournable de la filière, un peu l’équivalent de l’ONF (Office National de Forets) pour les forêts publiques, leur apportant soutiens, conseils et formations. Autre partenaire public important pour le groupement, le Parc Naturel Régional de Chartreuse, dont le poste de chargé de mission reste à pourvoir après plusieurs mois de vacance. « La forêt est placée comme un des axes prioritaires dans la charte du Parc, nous avons besoin du soutien des services techniques de l’État et particulièrement du PNRC. Nous avons engagé une procédure avec nos collègues de Savoie pour qu’une personne, technicien ou chargé de mission, soit embauchée au plus tôt, la filière bois locale en dépend », précisait Jacques Michallet, un des vice-présidents.

Dégâts des ongulés et attaque des parasites au sein des problèmes rencontrés

Parmi les sujets à retenir dans les débats et échanges très riches de cette réunion, on retiendra aussi les problèmes d’embroussaillement des paysages provoquant parfois des incendies (Voreppe et Proveysieux en 2022), mais aussi le dépérissement ou les attaques des boisements (attaque de scolytes, gui sur les résineux) ou les coupes abusives mettant en cause l’équilibre de ce biotope fragile. Autre souci pour nos forêts, les dégâts provoqués par les ongulés sauvages (cerfs, chevreuils, mouflons). Comme l’a précisé une des intervenants, par ailleurs administrateur de la Fédération des Chasseurs de l’Isère, les populations de cerfs sont en forte expansion, et ceci malgré une forte augmentation des plans de chasse. 430 placettes de contrôle ont été mises en place sur tout le massif pour appréhender et trouver des solutions à ce problème.

On retiendra aussi la longue intervention d’Albert Raymond, président de l’Union des Forestiers Privés de l’Isère / FRANSYLVA, qui a notamment apporté son analyse sur les problèmes de responsabilité des propriétaires dans un contexte qui devient de plus en plus procédurier.

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