dimanche 9 février 2025

Le Néron, une montagne débonnaire et redoutable

Ce mardi, l’association HPVNC (Histoire et Patrimoine Vence Neyron Cornillon) avait invité Claude Simon, auteur d’une impressionnante biographie du Néron, rééditée dans une nouvelle version de 400 pages par les éditions "Campus Ouvert". Devant une salle pleine à craquer, il nous a emmené sur les chemins et les sites connus par les nombreux « Neyronistes », comme aiment à s’appeler ceux qui en ont fait leur terrain de jeu, malgré sa dangerosité.
Alors qu’il n’avait aucune formation, illettré jusqu’à l’âge de 22ans, Claude Simon, fraîchement arrivé à Grenoble a réussi à s’intégrer en trouvant un emploi d’ouvrier. « J’ai suivi des cours, j’ai appris à dessiner des lettres, des mots et des phrases, j’ai évolué », précise le conférencier.
Un jour, des amis des Grimpeurs des Alpes viennent le chercher et l’emmènent dans une aventure qui va changer sa vie, l’ascension du Néron, le début d’une grande aventure pour lui, mais aussi et surtout un véritable défi pour son intégration sociale. Ce fut le premier contact avec cette montagne, « ce morceau de Provence en Chartreuse » comme il dit. Au fil des mois, des années, seul ou accompagné, il parcourt le massif dans tous les sens et découvre ainsi tous ces lieux-dits et constructions : le Poste Romain, l’ermitage, le couloir Godefroy, le ravin Ulhrich, la grotte du Colonel Brun, les anciennes batteries militaires et bien sûr la fameuse traversée des arêtes, véritable randonnée alpine et vertigineuse. Ce massif l’interpelle ; il y retourne de nombreuses fois car il s’aperçoit que la mémoire collective sur le Néron s’est effacée. D’où l’idée du livre, modeste au début. « J’ai pris la décision de m’y attabler ». Il rencontre de nombreuses personnes, parcourt les archives, consulte les journaux et retrace ainsi l’histoire du massif. Les archives devenant conséquentes, le petit bouquin aboutit finalement à une première édition de 300 pages en 2002.



« Quand on parle du Néron, Neyron ou Noiraud, c’est selon, on pense beaucoup aux accidents, mais finalement il n’y en a pas eu tant que ça… Quand on lit les revues du CAF, on s’aperçoit que certains jours dans le passé, il y avait de 200 à 300 personnes ». Le Néron a toujours bénéficié de sa proximité avec Grenoble, d’où cette fréquentation qu’on constate encore de nos jours dès que la météo est clémente. Une bien belle rencontre, émouvante et précieuse, un livre à parcourir à feuilleter pour découvrir ce massif débonnaire et redoutable.

Aucun commentaire: