Ce
mardi, l’association HPVNC (Histoire et Patrimoine Vence Neyron
Cornillon) avait invité Claude Simon, auteur d’une impressionnante
biographie du Néron, rééditée dans une nouvelle version de 400 pages par
les éditions "Campus Ouvert". Devant une salle pleine à craquer, il
nous a emmené sur les chemins et les sites connus par les nombreux
« Neyronistes », comme aiment à s’appeler ceux qui en ont fait leur
terrain de jeu, malgré sa dangerosité.
Alors qu’il n’avait aucune
formation, illettré jusqu’à l’âge de 22ans, Claude Simon, fraîchement
arrivé à Grenoble a réussi à s’intégrer en trouvant un emploi d’ouvrier.
« J’ai suivi des cours, j’ai appris à dessiner des lettres, des mots et
des phrases, j’ai évolué », précise le conférencier.
Un jour, des
amis des Grimpeurs des Alpes viennent le chercher et l’emmènent dans une
aventure qui va changer sa vie, l’ascension du Néron, le début d’une
grande aventure pour lui, mais aussi et surtout un véritable défi pour
son intégration sociale. Ce fut le premier contact avec cette montagne,
« ce morceau de Provence en Chartreuse » comme il dit. Au fil des mois,
des années, seul ou accompagné, il parcourt le massif dans tous les sens
et découvre ainsi tous ces lieux-dits et constructions : le Poste
Romain, l’ermitage, le couloir Godefroy, le ravin Ulhrich, la grotte du
Colonel Brun, les anciennes batteries militaires et bien sûr la fameuse
traversée des arêtes, véritable randonnée alpine et vertigineuse. Ce
massif l’interpelle ; il y retourne de nombreuses fois car il s’aperçoit
que la mémoire collective sur le Néron s’est effacée. D’où l’idée du
livre, modeste au début. « J’ai pris la décision de m’y attabler ». Il
rencontre de nombreuses personnes, parcourt les archives, consulte les
journaux et retrace ainsi l’histoire du massif. Les archives devenant
conséquentes, le petit bouquin aboutit finalement à une première édition
de 300 pages en 2002.
« Quand on parle du Néron, Neyron ou Noiraud,
c’est selon, on pense beaucoup aux accidents, mais finalement il n’y en a
pas eu tant que ça… Quand on lit les revues du CAF, on s’aperçoit que
certains jours dans le passé, il y avait de 200 à 300 personnes ». Le
Néron a toujours bénéficié de sa proximité avec Grenoble, d’où cette
fréquentation qu’on constate encore de nos jours dès que la météo est
clémente. Une bien belle rencontre, émouvante et précieuse, un livre à
parcourir à feuilleter pour découvrir ce massif débonnaire et
redoutable.
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