lundi 2 avril 2012

Dominique VILLARS, l’homme qui faisait parler les plantes

Qui se rappelle de cet homme, ce médecin et botaniste dont une rue de Grenoble porte le nom ? Les dictionnaires n’apportant pas de réponse, Henri Chollat, historien local et descendant d’une des filles de cet illustre aïeul a décidé d’y répondre au cours d’une conférence qu’il a récemment donné à Proveysieux.
Issu d’une famille modeste d’agriculteurs, Dominique Villars est né en 1745 dans la commune du Noyer en Champsaur dans les Hautes-Alpes, une région qui sans aucun doute le prédisposera à la découverte de la nature.
La rencontre avec l’abbé Dominique Chaix, qui décèle tout de suite en lui intelligence et curiosité, l’amènera naturellement vers la botanique qu’il découvrira de manière presque autodidacte en parcourant les montagnes du Champsaur et du Briançonnais, mais aussi en dévorant les vieux livres illustrés de planches. « Votre fils ne pense qu’aux plantes et à la médecine », dira l’abbé à sa mère devenue veuve.
En 1770, marié déjà depuis sept ans et père de deux enfants, il décide de choisir une profession qui doit à la fois convenir à ses goûts et assurer la subsistance de sa famille. Notre botaniste décide de partir pour Grenoble afin d’apprendre à soigner et d’acquérir quelques notions de chirurgie avant de revenir au Noyer. La rencontre avec l’intendant de Marcheval va parachever cette formation. Celui-ci lui octroiera une pension permettant à Dominique Villars de parfaire sa formation.
De Grenoble, il monte à l’école de médecine de Paris, puis vient soutenir ses thèses à Valence. Mais c’est tout naturellement vers Grenoble et la botanique qu’il s’orientera finalement : lorsque Marcheval crée un jardin botanique dans la capitale des Alpes, il le nomme directeur, et une chaire de botanique y étant rattachée, il le charge de cet enseignement. C’est en Alsace, à Strasbourg où il avait obtenu une chaire de botanique, qu’il décèdera en 1814.
La pièce maîtresse de son oeuvre, celle qui a fait sa réputation est indiscutablement "l’Histoire des plantes de Dauphiné", publiée de 1786 à 1789, illustrée de planches
dessinées par l’auteur lui-même. Fruits de vingt années d’herborisation on peut y trouver la description de 2744 plantes avec indication des stations et des localités où l’auteur les a observées. Il faut ajouter que l’auteur n’a pas oublié qu’il était médecin puisqu’il a mentionné les propriétés médicinales des plantes décrites. Son herbier et ses manuscrits sont conservés au Muséum d’Histoire Naturelle de Grenoble.
A l’issue de la conférence, Henri Chollat a proposé à l’assistance un jeu sous forme de découverte des arbres et fleurs régionales, une séance fort appréciée du public (photo).

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