dimanche 21 novembre 2021

Un spectacle-rencontre avec Jacques Higelin qui a séduit

Pour ce concert organisé par l’Amicale de Proveysieux, et pour cause Covid, il a fallu être patient. Après deux reports successifs, une soixantaine d’habitants du village ou des alentours, mais aussi amis, avaient hâte de découvrir comment les deux artistes avaient pu entrer dans l’univers bien particulier de Jacques Higelin, ce comédien-musicien-chanteur aux multiples facettes.


« Soyez réalistes, demandez l’impossible » criait-on sur les barricades en 68. Jacques étaient de ceux-là avec d’autres comme Rufus, Coluche ou le duo Areski-Fontaine avec lesquels il a très largement collaboré dans les années 60. Autour de la vie de ce chanteur inclassable, à l’univers bien particulier, Benoit Olivier et Thierry Ronget ont, à leur manière, tenté aussi l’impossible, un spectacle à la fois musical et théâtral, sous forme d’hommage, pour découvrir ou redécouvrir le comédien et l’artiste. De son Alsace natale à son arrivée dans la capitale, on entre petit à petit dans ce monde à part, parsemé de rencontres.

Jacques est un rêveur qui mène une vie trépidante, fort de ses idées… « Je me servirai de tout ce qui est en moi pour lutter… », disait-il. Alors, tout au long de sa vie, « à partir d’une longue liste de mots pour sélectionner des bribes » il a beaucoup écrit, composé et surtout interprété. « Je ne vis pas ma vie, je la rêve… ».


Comme une partition, dans un spectacle très bien réglé, Benoit et Thierry ont joué chacun leur rôle, l’un aux instruments, l’autre aux textes, tour à tour espiègles, sombres, acidulés, enchanteurs, révoltés… avec des moments forts comme celui consacré à la rencontre de Jacques avec Charles Trenet, un auteur qu’il admirait depuis son enfance et qu’il accompagnera même au premier Printemps de Bourges.
Le spectacle, dans une belle mise en scène de plus d’une heure a ravi les spectateurs, forcément conquis avant d’entrer dans la salle des fêtes, admirateur de l’artiste depuis ses débuts, reprenant les chansons en chœur. « Je pense que je vais ressortir ma collection de disques », me dira l’une d’elles. Chacun est reparti, « Tête en l’air… », s’appropriant des phrases, des mots, des paroles prises au hasard dans l’œuvre de l’artiste… « La vie est dure… manquerait plus qu’elle soit molle ! … et si j’en fais trop, c’est que vous n’en faites pas assez… Champagne ! ».




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