Ce vendredi, à l’invitation de l’Amicale de Proveyzieux, la compagnie Telkel présentait « Les mères veillent », une comédie déjantée composée d’une suite de saynètes où apparaissent des mères pas si « mères-veilleuses » que ça.
Le texte écrit par Valérie Vagné il y a une douzaine d’années, jouée par elle-même et Emilie Geymond, met en scène des situations, des comportements, des portraits poussés à l’extrême comme le précise l’auteur. « Lorsqu’on a commencé à jouer ce spectacle, on n’était mères ni l‘une, ni l’autre, mais l’inspiration est venue en entendant les copines parler de leur maternité. Ainsi sont nées ces caricatures de mères sarcastiques et acides ». Emilie a toutefois passé le pas… une fois… : « D’avoir ce recul de maman, c’est encore plus agréable de jouer ces rôles, parce qu’on sait qu’il y a l’amour ».
S’en suivent donc ces portraits de mères plus ou moins indignes, inquiétante comme celle qui profite de ses courses en supermarché pour perdre son enfant dans le magasin, prête à l’abandonner et qui aurait bien aimé que sa fille ait les mêmes cheveux qu’elle. « Je vais lui donner une seconde chance, un nouveau départ »…
Il y a celle qui se crée un ventre bien rond juste pour bénéficier d’une place assise dans le bus mais qui est confrontée à une professionnelle de l’accouchement, qui a tout essayé : « qu’est ce qu’on essaie cette fois, Madame, lui a dit la gynéco ? »… Il y a celle qui part en voyage et qui confie son enfant à son mari, donnant des conseils sur Zoom, ne sachant choisir entre sa vie professionnelle et son rôle de mère, avec un père qui n’assume pas vraiment faisant appel… à sa propre mère…Valérie Vagné (auteur) et Émilie Geymond dans "Les mères veillent"
Il y a celle qui n’a pas accepté sa maternité et qui se refait un corps grâce à la chirurgie pour 30 000 €, « avec des seins au garde à vous », afin qu’on la confonde avec sa fille mais qui est devenue un monstre - remarquable jeu d’Émilie -… Il y a enfin ces deux femmes, en mal de maternité, qui se retrouvent au square en quête du rapt d’un enfant…
Alors, est-ce inné d’être mère ou est-ce simplement un leurre, un piège pour femme en détresse ? La pièce, comédie acide et dérangeante ne répond pas forcément à ces questions… Comme souvent, on s’en sort en chansons qui vont ici de Luis Mariano à Marie Laforet (Cadeau) en passant par les « Roses blanches » de Berthe Sylva, pour finir par une interprétation personnelle et très théâtralisée de Mother, extrait du Bohemian Rapsodie de Queen. Un bonus en forme d’hommage.
Contact : compagnie Telkel - compagnie.telkel@gmail.com - 06.80.62.40.82
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