mercredi 22 octobre 2025

Alain Belmont a fait découvrir l’histoire des meules et de leurs carrières, une causerie conférence organisée par l'association Saint-égrévoise "Histoire et Patrimoine Vence Neyron Cornillon"

Pour sa dernière causerie, l’association Histoire et Patrimoine Vence Neyron Cornillon avait invité Alain Belmont pour une causerie dont le thème était « Les meules de moulins et leurs carrières en Chartreuse, du Moyen Age au XIX° siècle ». 

Grâce à une double approche, historique et archéologique, le conférencier a raconté une histoire passionnante qui a captivé son auditoire, celle de la fabrication du pain et donc des meules qui servaient à moudre cette céréale, ce fruit « impossible à croquer ». A travers de nombreuses fouilles, de recherches dans les archives, Alain Belmont, nous a fait voyager dans le temps, à la découverte de ces nombreux moulins dont on trouve encore des vestiges de nos jours. Il a surtout concentré ses propos sur les meules, gisantes ou roulantes dont certaines carrières sont encore visibles.

Alain Belmont


Pour moudre leur blé, les paysans d’antan cherchaient souvent des carrières à proximité pour des raisons pratiques (une meule pouvait peser jusqu’à quatre tonnes). Ils les taillaient ainsi dans des roches tendres comme le calcaire, qui s’usaient très rapidement. Résultat, ce calcaire se retrouvait dans le pain provoquant une usure dentaire prématurée. C'était l'époque du pain noir... avec ces pierres « criminelles ». 


Lors du chantier de fouilles à Quaix en Chartreuse

En Chartreuse, une carrière de très bonne qualité fut exploitée dès le XVII° siècle à Quaix en Chartreuse. Les livres de compte de l'époque montrent que de 700 à 2400 meules sortirent de ce site, faisant la fortune des propriétaires, les Sebelin. Il faut savoir qu’une meule équivalait au prix d’une maison. Dans le massif de Chartreuse on trouve aussi d’autres carrières, à Berland ou à Corbel mais aussi, plus près de l’agglomération, à Mont-Saint-Martin, où un sentier de découverte, « la Meulière des Dauphins », permet une mise en valeur de ce patrimoine.

Du pain noir au pain blanc

La fabrication de meules locales aurait pu se poursuivre en Chartreuse et dans la région jusqu’au XX° siècle. C’était sans compter avec la « mise sur le marché » des carrières de silice de La Ferté-sous-Jouarre, situées à quelques dizaines de kilomètres à l’est de Paris. Les meules, « les meilleures du monde » disait-on, étaient expédiées dans le monde entier. Ici, on ne jouait pas dans la même catégorie ! En 1853, en plein essor, les vingt-trois entreprises actives à La Ferté occupaient 1 500 à 3 000 ouvriers pour une production annuelle de plus de 20 000 meules. La farine ne contient plus de minéral… On est passé du pain noir au pain blanc !
L’arrivée d’une nouvelle technique de mouture au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les cylindres métalliques, a révolutionné le travail de meunerie et annoncé le déclin des meules en pierre.



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