mardi 26 décembre 2017

De la verdesse, du chardonnay, de la mondeuse et du persan... ces cépages devraient bientôt s'épanouir sur les flancs de la Bastille

Des vignes sur les piémonts de Chartreuse (crédit photo : PNR Chartreuse)
Comme son père et son grand-père avant lui, Laurent Gras va gérer des vignes sur les coteaux de la Bastille. La plus belle carte postale de Grenoble va s’enrichir d’un manteau de ceps… Avec des vins à l’image d’un terroir grenoblois ?

D’ici 2021, les Grenoblois pourront déguster un vin bio récolté sur la Bastille. Les premiers pieds ont été plantés. Hippolyte Gras, grand-père de Laurent Gras, le chef actuel du Pèr’Gras, le restaurant historique et emblématique de la Bastille, a exploité les vignes jusqu’en 1974. Son fils a ensuite pris la succession jusqu’en 1979 avant de jeter l’éponge. Mais l’histoire du vin à Grenoble, pourtant, est bien plus vieille que ça, puisque l’actuel gérant du restaurant a trouvé des photos du 19e siècle où des vignes et des vergers occupent les pentes jusqu’à Corenc… (*)

Depuis, la nature a repris ses droits mais le cuisinier avait à cœur de valoriser “encore plus” la “carte postale de Grenoble” et de remettre en place ces récoltes historiques. Accompagné dans son projet par des amis et clients qui ont financé le chantier, Laurent Gras a voulu refaire les choses telles que ses aïeuls les avaient faites. À l’ancienne : “On replante face à la pente, car historiquement cela permettait de freiner l’approche du fort”. Une protection stratégique et aussi un pare-feu efficace et naturel pour éviter les incendies. Le chef a également fait analyser les sols pour trouver des cépages adaptés à la terre de la Bastille. Et pour promouvoir le patrimoine de la ville, Laurent Gras a décidé de cultiver de la verdesse, un cépage local, et du chardonnay, qui plaît beaucoup à la clientèle internationale, pour ses vins blancs. Quant au rouge, il a misé sur l’assemblage de variétés régionales comme la mondeuse ou encore le persan. Les vignes prendront pied au fil des mois et vont bientôt décorer les pentes de la Bastille. En levant la tête, les anciens apprécieront de retrouver un paysage qui rappelle celui d’il y a 40 ans. Ceux qui n’ont pas connu découvriront ce nouvel habit qui rajoutera du charme au monument emblématique de Grenoble. 

Infos : Grenews 11/12/2017 (page 6) - Alexandre Muffon


(*) : La plupart des vignes ont été arrachées dans les années 1940. Chez le Per'Gras, en 1955, près de 5 hectares de vignes donnaient encore 60 000 bouteilles de vin mousseux.  
Infos : État de l'environnement dans l'agglomération grenobloise - Les défis à relever - Édition Campus ouvert - Jacques Wiart - Novembre 2017                                       

La Bastille, une zone naturelle à protéger

Malgré le côté intéresant du projet, il reste toutefois à faire tout cela dans les règles. Il semble, en effet, que le propriétaire se soit affranchi, du moins au début, de certaines lois environnementales propres au site. En effet, la Bastille est une zone protégée de Site Patrimonial Remarquable (SPR) indiqué dans l’Aire de Mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) qui protège cette zone d’espace naturel. Ces terrains sont définis comme Réservoir de biodiversité par le Schéma de Cohérence Territorial (SCOT) et se trouvent en Zone Naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF type I). (...). Le propriétaire semble ne pas trop communiquer sur cet aspect du projet...
Pour plus de détails concernant cette règlementation, vous pouvez consulter l'article écrit en mai dernier sur le site de l'ADES.

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