Météo et dérèglement climatique, c’est un peu le problème ; on a un peu tendance à faire l'amalgame et mélanger les deux. Un hiver froid ne veut pas dire que le phénomène de dérèglement climatique s’est arrêté… Loin de là ! Voici quelques données pour alimenter vos discussions...
2020, année de toutes
les mauvaises nouvelles sur le front du climat
Année la plus chaude, installation des canicules, fonte des glaces de
l'Arctique, déforestation galopante au Brésil ou incendies monstres en
Australie ou en Californie : sur la seule question climatique, l'année 2020 a des allures de
cauchemar... Tous les bilans n’ont pas encore été fait, mais 2020 s'annonce d’ores
et déjà comme la deuxième année la plus chaude après 2016 et la décennie
écoulée s'affiche comme « la plus
chaude jamais observée », selon l'Organisation météorologique mondiale
(OMM).
En effet, une température record de 54,4°C a été enregistrée le 16 août dernier dans la vallée de la Mort en Californie, troisième température la plus chaude jamais relevée sur Terre après des records remontant à 1913 et 1931. En juin dernier, l'Arctique a battu son record de température avec 38°C relevé en Sibérie. Des études montrent que la planète chauffe un peu moins, mais préviennent surtout : ça ne va pas durer.
Et puis, rappelez-vous, la tempête Alex qui s'est abattue sur les trois vallées de Vésubie, Roya et Tinée dans les Alpes Maritimes le 2 octobre 2020 (500 mm d'eau en 24 h à Saint Martin Vésubie). Imaginons qu'un événement climatique de cette ampleur tombe sur le bassin de la Vence, une partie de Saint-Egrève aurait été rayée de la carte !
Vous allez me dire et vous avez peut-être raison… c’est loin… et chez nous ?
Oui, c’est loin, mais en France c’est comment ?
En
novembre, les températures douces nous faisaient déjà penser au printemps.
Décembre nous a vite remis sur les rails avec un net rafraîchissement durant
les fêtes de Noël. Janvier est dans le même ton, mais on démarre février dans la douceur.
En
2019, on a eu, au bas du village de Proveysieux, 19 jours de gel pour tout l’hiver.
Pour l’hiver 2020/2021 on en est déjà à 31 jours au 27 janvier. (Des données
plus détaillées sur Proveysieux dans un prochain article)
On l’a dit, 2020 est l’année la plus chaude jamais enregistrée dans l’Hexagone
selon les données de Météo France. Avec une valeur moyenne sur l’ensemble du
pays atteignant 14°C, la température de l’année 2020 se classe ainsi au premier
rang des plus fortes valeurs mesurées depuis que les relevés existent en 1900.
Elle détrône 2018 (13,9°C) et 2014 (13,8°C) et s’inscrit dans une dynamique de
longue durée, liée au réchauffement climatique, puisque les six années les plus
chaudes ont été enregistrées durant la dernière décennie.
Sur les 120 années depuis que les moyennes nationales sont mesurées, neuf des dix années les plus chaudes appartiennent au XXIème siècle et sept à la dernière décennie.
Grenoble et notre région n’ont pas échappé à cette tendance de fond. Que ça soit en plaine ou en montagne, les températures ont tutoyé les sommets. Grenoble a ainsi établi une nouvelle marque en 2020 avec 14,6°C de température moyenne annuelle, ainsi que Chamrousse avec 6,8°C, à 1 730 m d’altitude.
Des chiffres parlants, surtout en montagne !
Nous avons la chance d’avoir en Chartreuse la station météorologique du Col de Porte située à 1325 mètres d’altitude. Depuis 1961, soit 60 ans, les chercheurs et scientifiques effectuent quotidiennement des mesures météorologiques et nivologiques (en hiver).
Certains statistiques sont assez parlantes :
- La Température : + 2 degrés en moyenne en 60 ans.
- Journée chaude : + 16 journées chaudes annuelles en moyenne en 60 ans.
- Neige : - 40 cm d'enneigement en 30 ans au col de Porte.
Il a été aussi remarqué que le climat actuel du Col de Porte est celui qu’on relevait au village du Sappey en Chartreuse, soit 300 mètres plus bas en altitude, il y a 60 ans.
Dans le même ordre d’idée, d’autres données :
- Journée de gel : - 20 jours de gel annuel en 60 ans à Bourg-Saint-Maurice.
- Dans les années 2010 le climat de la ville de Lyon ressemblait à celui d'Avignon dans les années 1980 en termes d'ensoleillement et de pluviométrie.
- Viticulture : - 9 jours avancée de la date des vendanges dans le Beaujolais en 47 ans.
Une étude récente faite sur les populations de marmottes dans le massif de la Grande Sassière, en Savoie, a montré que la température avait augmenté de 0.16 °C par an en moyenne entre 1990 et 2016. Je vous laisse calculer.
Sans plomber l’ambiance, on n’est pas sortis de l’auberge !
Les objectifs des Accords de Paris sur le climat, signés en décembre 2015 prévoient de contenir d'ici à 2100 le réchauffement climatique « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C ».
Avec tout ce que je viens de vous raconter, on serait plus vers 3°C , voire 4°C ou 5°C … Au-delà, on sort des clous et personne n’a prévu de scénario !
Bon, c’est vrai qu’on a un autre gros souci en ce moment (la COVID), ne nous dispersons pas… Prenons les catastrophes les unes après les autres !
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