mercredi 24 mars 2021

Trouver un médecin et se faire soigner sur le territoire du canton de Saint-Egrève, une tâche qui risque de devenir compliquée dans les mois et années à venir

Un centre de santé aurait dû voir le jour à Saint-Égrève en septembre 2021, c'est du moins ce qu'avaient prévu les élus avant la crise COVID. Ce projet de centre de santé, porté par l’Association de Préfiguration d’un Centre de Santé multisites (APCS 38) et la mutuelle Oxance devait concerner les communes du SIVOM dont font partie Proveysieux et Quaix en Chartreuse. Mauvaise pioche, on repart à la case départ !

 


S’appuyant sur un diagnostic territorial, réalisé en septembre 2019, ce centre devait répondre aux besoins de soins de la population en regroupant médecins généralistes et chirurgiens-dentistes et à terme d’autres spécialités comme la cardiologie, pneumologie, ophtalmologie. Il devrait aussi disposer d’équipements permettant la téléconsultation et la télémédecine. Beaucoup de patients sont dans l'attente d'un tel service car le canton de Saint-Égrève fait face à un manque criant de médecins. Pour Françoise Charavin, adjointe à Saint-Egrève, « l’accès aux soins n’a pas été anticipé ». Elle cible d’un côté le problème national du numerus clausus, qui n'avait pas été anticipé par nos dirgeants et de l’autre les départs à la retraite non-remplacés dans la commune. A fin février 2021, Saint-Egrève comptait 14 généralistes.... qui ne seront plus que neuf en juillet pour s’occuper des 16 000 habitants de la commune, et un peu plus si l’on compte les habitants des alentours. La ville va aussi perdre ses deux dermatologues d’ici avril. Ces dernières partent à la retraite et aucun repreneur ne s’est manifesté. En clair, ce sont près de 4000 patients qui vont se trouver sans médecin traitant au cours de l'année.

 

Un projet qui tombe à l'eau

Ce projet de centre de santé n’aboutira pas et la municipalité de Saint-Egrève a prévu de lancer un nouveau projet avec sortie de terre envisagée en 2023, en partenariat, cette fois encore avec la mutuelle Oxance. Lors d'un récent point d'informations municipal, Françoise Charavin a expliqué que le programme 2021 n’était « pas viable ». Lancé par la précédente municipalité, ce centre de santé devait prendre ses quartiers au Centre hospitalier Alpes-Isère. « Mais lorsque nous avons repris le dossier, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait d’énormes travaux de réhabilitation ». Alors que le budget initial prévoyait 100 000 €, auxquels se rajoutait une enveloppe de 1 million d’euros, la facture grimpait à plus de 2 millions d’euros.

L’idée initiale abandonnée, la municipalité menée par le nouveau maire Laurent Amadieu s’active pour trouver une solution à court et moyen terme pour faire face au manque de médecins sur Saint-Égrève. Et pour ça, il est donc question de construire un nouveau centre de santé, et non pas profiter de murs déjà existants. Laissant planer le mystère sur l’emplacement exact du futur établissement, Françoise Charavin assure qu’il sera proche des commodités, notamment de « l’arrêt de tram de la Pinéa ».

Sur le papier, il s’agit d’un bâtiment de 600 m², pensé pour accueillir des médecins généralistes et spécialistes. "Avec des dermatologues", indique Françoise Charavin. "On pense aussi à des spécialistes en dentisterie". Des appartements à destination des seniors seront aussi construits. Côté finances, l’adjointe à la santé explique que le budget prévu est de 1 million d’euros. Pour autant, "ça risque de ne pas suffire".
Pour le moment, le projet est encore largement étudié par la mairie. Il faut convaincre le propriétaire du terrain de le céder à la commune. « Ça devrait se faire très vite » assure Françoise Charavin, qui évoque l’obtention des permis de construire assez rapidement. La municipalité doit aussi se mettre d’accord avec Oxance, qui supportera une partie du coût des travaux, sur la part du loyer assumée par chacun.

Infos : Dauphiné Libéré

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