vendredi 21 octobre 2022

Faut-il se réjouir des douceurs actuelles du climat ? Pas sûr...

Au regard du climat de cet automne et de l'été qui l'a précédé, on est en droit de se demander si le réchauffement climatique n'est pas en train de s’accélérer. C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude qui prédit un réchauffement deux fois plus rapide que prévu jusque là. Nos régions de montagne sont d'ailleurs aux premières loges pour constater que ça va très vite, encore plus vite qu'ailleurs !

Tout au long de l'année 2022, et même si celle-ci n'est pas encore achevée, les périodes caniculaires se sont succédées, avec une sécheresse de plus en plus importante. L'épisode tardif de douceur se poursuit pour cette fin octobre, avec plus de 25 degrés en Isère cette semaine et sans doute aussi pour le début de la semaine prochaine. Et voilà maintenant que cela pourrait durer jusqu'au mois de novembre, selon Météo France. D'habitude, on na garde pas spécialement un bon souvenir du climat de la Toussaint... Ça pourrait changer ! Rappelons que l'Isère est toujours en vigilance sécheresse renforcée, niveau 3/4.

Entre chaleurs et canicules

Si on enlève la période assez froide de janvier (minimas inférieurs à 0° tous les jours), le gel d'avril (qui avait fait du mal à nos arbres fruitiers) et la semaine froide de fin septembre (qui nous a contraint à rallumer nos chauffages), pratiquement toutes les moyennes de températures de cette année ont été supérieures à la moyenne comme en témoigne le graphique ci-dessous d'après les données de Météo France (mesures arrêtées au 10/10).

 

Comme le précise l'éditorialiste du Dauphiné : "Il y a quelques années, nous aurions sans doute apprécié cet été indien à rallonge, profitant de la douceur d’un automne printanier pour s’attarder sur une terrasse de café et disserter sur la chance qui est la nôtre de vivre dans un pays aussi agréable. Mais aujourd’hui, nourris d’informations alarmistes, ce nouvel épisode anormalement chaud ne fait plus sourire grand monde, à part peut-être les vendeurs de glaces qui jouent les prolongations un peu partout en France.
La faute au dérèglement climatique, qui chaque année davantage, nous fait prendre conscience de la menace qui enfle autour de nous avec ces températures bien plus élevées que les normales de saison. Comment se réjouir qu’avec 16,6 °C de moyenne, nous vivions le mois d’octobre le plus chaud jamais enregistré sur notre territoire ? Comment ne pas être perplexe quand on voit le Sud-Ouest dépasser 30 °C pendant plusieurs jours ?".

Rhododendrons en fleur le 19 octobre à la Sûre
À court terme, on peut toujours se réjouir que ce redoux exceptionnel nous permette de retarder la mise en route de notre chauffage. En pleine crise énergétique, c’est toujours ça d’économisé. Mais sur le fond, l’urgence climatique est une course contre-la-montre aux conséquences bien plus désastreuses.

Conséquences de cette douceur inhabituelle, la végétation repart avec des cerisiers, pruniers et autres pommiers qui refleurissent par endroits. Sur les plateaux de la Sure, en Chartreuse, les rhododendrons sont en fleur !

La sécheresse persiste, à Proveysieux comme ailleurs

Les chiffres sont parlants : la hauteur moyenne annuelle de pluie sur Proveysieux pour les années 2011/2021 est de 1295 mm avec mêmes des maxis de 1584 mm en 2019 ou 1486 mm en 2021). Pour cette année 2022, au 20 octobre, le cumul est de 700 mm. Les mois de novembre et décembre sont en général assez propices aux précipitations. Pas surs de combler le déficit. Ceci dit, on n'est toutefois pas à l'abri d'un hiver froid... Attendons pour voir.    



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