Ce vendredi 14 octobre, un groupe de 23 personnes est parti sur les hauteurs de la commune, au lieu dit « La Balme de l’Air », environ deux kilomètres au nord de la Pinéa, sommet emblématique du Sud Chartreuse. Leur mission, repeupler une parcelle forestière en épicéas, une espèce qui tend à se raréfier sur le secteur. L’objectif est de reconstituer des îlots de résineux dans les clairières afin de recréer la futaie mélangée originale composée de résineux (sapins et épicéas) et de feuillus (érable et hêtre).
Le groupe de bénévoles avant le départ |
Pour cette opération, effectuée dans le cadre du « Plan de Relance » de l’État, la commune a choisi de faire un chantier participatif, aussi bien pour les travaux préparatoires, que pour la plantation et les entretiens futurs. Cette démarche, lancée par la « commission participative forêt » de la commune a pour but d’impliquer les habitants à la reconstitution de la forêt productive.
Transport d'une partie ds plants |
Une gestion forestière antérieure conservatrice
Dans ces parcelles d’altitude, les peuplements résineux ont été fortement exploités dans les années 1980-2000, conséquence d’une gestion antérieure conservatrice de gros bois, mais aussi de la tempête de 1999. Forestiers et propriétaires constatent ainsi aujourd’hui une absence de bois moyen et de semis. Seuls restent des arbres en fin de vie, épars, ne pouvant plus assurer la régénération naturelle. C’est donc cette mission que se sont donnée ces bénévoles.
C’est Bernard Michallet, élu municipal, qui a pris en charge cette opération, avec l’aide du PNRC (Parc Naturel de Chartreuse), maître d’ouvrage et de l’Office National des Forêts qui a dans un premier temps monté le dossier de subvention et a fourni plants, jalons et protections contre les cervidés. En faisant appel à des bénévoles comme l’a décidé le conseil municipal, le coût de l’opération s’avère assez réduit et correspond uniquement à la fourniture des plants, jalons et protections contre les cervidés, la commune assurant la plantation et les entretiens futurs. A l’échelle du massif, Proveysieux et Quaix en Chartreuse sont les deux seules communes du massif à avoir monté ces dossiers de plantations.
Un plant avec sa protection |
Bernard Michallet à l’œuvre |
Ce vendredi, grâce à l’aide de Jacques Michallet et Christian Vincendon, 950 plants ont été montés sur le site en tracteur, accompagnés de jalons de châtaigniers pour assurer le repérage futur. Malgré une météo assez mitigée, l’enthousiasme de l’équipe a permis de réaliser la plantation des 950 jeunes épicéas en une matinée, alors qu’elle était initialement prévue sur deux jours. Elle sera poursuivie par une opération identique, éducative celle-ci, avec les enfants de l’école du village, le mardi 15 novembre, sur une parcelle plus accessible aux écoliers.
Après la plantation |
Afin de s’adapter au réchauffement climatique, les épicéas plantés sont tous issus des Alpes du Sud, plus résistants à la sécheresse, une obligation dans le cahier des charges du "Plan de Relance". Pour Proveysieux, la plantation porte sur une surface forestière d’un ha dans une parcelle de sept ha située au lieu-dit « La Balme de l’Air ». Elle s’est faite par placeaux, une sorte de pépinière, ceci afin d’obtenir à terme une futaie mélangée érable, hêtre, épicéa commun et sapin. Cinq placeaux ont ainsi été repérés, quatre pour installer les 950 épicéas et un, en partie basse pour 100 plants de sapin de Douglas. Pour cette espèce à croissance rapide, originaire d’Amérique du Nord, ce sera plus une expérimentation sur le territoire de la commune.
Un des problèmes principaux redoutés par les initiateurs du projet, c’est l’abroutissement par les ongulés, particulièrement nombreux sur le secteur. A cet égard, et pour se prémunir des éventuels dégâts, il a donc été décidé de poser des protections sur les bourgeons terminaux des arbres, une méthode qui s’est révélée efficace dans certaines plantations.
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