Le Ministère de la transition écologique vient de
publier une première version de l’arrêté fixant la liste des espèces
susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD), département par département. Une
liste qui fait clairement polémique auprès des associations de protection de la
nature, à commencer par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), ainsi que l'ASPAS.
Un massacre d’animaux sauvages inacceptable
"L’Etat perpétue l’inacceptable massacre d’animaux sauvages considérés comme nuisibles". proteste la LPO. L'ASPAS est sur la même longueur d'onde : "Malgré quelques mini-avancées, ce texte de la mort reconduit jusqu’à l’été 2026 le piégeage et l’abattage de masse de millions d’animaux sauvages…"
Renard en chasse - Photo : ASPAS |
La LPO a décidé de déposer un recours contre ce projet d’arrêté publié le 4 août 2023? De son côté, l’Aspas) va saisir le Conseil d’État. Sur la liste des ESOD établie par l’État pour les trois ans à venir, figurent ainsi quatre mammifères et cinq oiseaux à abattre : la martre des pins, la belette, la fouine, le renard roux, la pie bavarde, le geai des chênes, la corneille noire, le corbeau freux et l’étourneau sansonnet.
Selon un tableau de répartition géographique, chacune de ces espèces pourra être tuée tout au long de l’année en quantité illimitée. Autant d’animaux présumés coupables, simplement en fonction de l’activité humaine et du coup économique de leur existence.
Deux millions d’animaux sauvages tués par an
On estime ainsi que, chaque année, ce sont près de deux millions d’animaux sauvages classés ESOD qui sont ainsi tués en France. Et ce pour "environ 20 millions d’euros de dégâts déclarés, soit à peine 10 euros par victime ", calcule la LPO. D’autant plus que l’efficacité de leur destruction programmée est tout sauf démontrée, et que leur importance dans le fonctionnement des écosystèmes naturels n’est pas prise en compte.
Lors de la consultation publique en amont, plus de 49
000 citoyens s’étaient prononcés sur le sujet, dont près de 71 % contre le
projet d’arrêté. Mais malgré l’importance de cette mobilisation, le ministère
n’a pas pour autant souhaité modifier l’arrêté. Depuis des années, la LPO
demande au gouvernement de " privilégier les solutions non létales
existantes pour limiter les impacts de la faune sur les activités humaines, et
de préférer la cohabitation pacifique à la destruction systématique. "
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