vendredi 18 août 2023

La nouvelle liste controversée des animaux nuisibles fait polémique

Qu’est-ce qu’un animal nuisible ? Les associations de protection sont vent debout contre la liste nationale en cours d’élaboration.

Le Ministère de la transition écologique vient de publier une première version de l’arrêté fixant la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD), département par département. Une liste qui fait clairement polémique auprès des associations de protection de la nature, à commencer par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), ainsi que l'ASPAS.

Un massacre d’animaux sauvages inacceptable

"L’Etat perpétue l’inacceptable massacre d’animaux sauvages considérés comme nuisibles". proteste la LPO. L'ASPAS est sur la même longueur d'onde : "Malgré quelques mini-avancées, ce texte de la mort reconduit jusqu’à l’été 2026 le piégeage et l’abattage de masse de millions d’animaux sauvages…"

Renard en chasse - Photo : ASPAS

La LPO a décidé de déposer un recours contre ce projet d’arrêté publié le 4 août 2023?
De son côté, l’Aspas) va saisir le Conseil d’État. Sur la liste des ESOD établie par l’État pour les trois ans à venir, figurent ainsi quatre mammifères et cinq oiseaux à abattre : la martre des pins, la belette, la fouine, le renard roux, la pie bavarde, le geai des chênes, la corneille noire, le corbeau freux et l’étourneau sansonnet.

Selon un tableau de répartition géographique, chacune de ces espèces pourra être tuée tout au long de l’année en quantité illimitée. Autant d’animaux présumés coupables, simplement en fonction de l’activité humaine et du coup économique de leur existence.

Deux millions d’animaux sauvages tués par an

On estime ainsi que, chaque année, ce sont près de deux millions d’animaux sauvages classés ESOD qui sont ainsi tués en France. Et ce pour "environ 20 millions d’euros de dégâts déclarés, soit à peine 10 euros par victime ", calcule la LPO. D’autant plus que l’efficacité de leur destruction programmée est tout sauf démontrée, et que leur importance dans le fonctionnement des écosystèmes naturels n’est pas prise en compte.

Lors de la consultation publique en amont, plus de 49 000 citoyens s’étaient prononcés sur le sujet, dont près de 71 % contre le projet d’arrêté. Mais malgré l’importance de cette mobilisation, le ministère n’a pas pour autant souhaité modifier l’arrêté. Depuis des années, la LPO demande au gouvernement de " privilégier les solutions non létales existantes pour limiter les impacts de la faune sur les activités humaines, et de préférer la cohabitation pacifique à la destruction systématique. "

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