mercredi 27 mars 2024

Avec Microcargo, Mathieu et Simon créent des remorques vélos sur mesure

Ils sont deux, Mathieu Melquiond et Simon Yribarren et habitent Proveysieux. Leur projet du moment : concevoir et réaliser des remorques pour vélos, électriques de préférence, pour multiplier les déplacements utilitaires doux.

Mathieu travaillait dans le nucléaire comme instructeur de dossiers et faisait des gammes de montage pour les tuyauteries des centrales sur Lyon. Il se lance ensuite dans la rénovation de bâtiments (achats, rénovation, location), son job actuel qu’il a appris « sur le tas, avec des potes », comme il précise. Dans son précédent métier, Mathieu a appris la soudure à l’aluminium au Tig, une technique particulière.
Simon a une formation d’ingénieur en électricité, il est actuellement chef de projet dans l’énergie et la haute tension. Tous les deux, habiles de leurs mains, ont rénové leurs maisons sur Proveysieux. Par ailleurs, Simon est passionné de vélos, un art de vivre pour lui et sa petite famille.
Ainsi, amitié, passion et compétence se sont rejointes autour d’un projet novateur. « Je suis parti d’un vélo où j’avais un besoin d’installer des garde-corps pour les enfants, mais c’était compliqué de proposer quelque chose à la vente… Pourquoi ne pas viser les professionnels ? », précise Simon. Dont acte à l’automne 2023 avec la réalisation d’une remorque équipée d’une caisse. Bon début, mais malgré la pub., le succès n’est pas encore au rendez-vous.


 

Mathieu et Simon devant leur premier modèle

Mais cela, c’était avant… 

"Jusqu’à ce que des gens de Paris nous contactent". Ils s’occupent du transport des flottes de vélos partagés dans la capitale (Dott, Lime ou Tier) et se trouvent confrontés à une forte contrainte pendant la période des JO Paris 2024 avec des restrictions de circulations pour leurs véhicules habituels. Ils cherchaient donc des remorques pour transporter leurs vélos. Bingo ! « On a conçu un prototype avec un logiciel 3D qu’on a testé en conditions réelles et on leur a proposé. Le matériau choisi, l’aluminium, permet de faire des structures ultralégères, loin des conceptions acier. Ils ont apprécié le modèle et nous en ont commandé trois pour fin mars, voire 10 à terme ». Il restait à passer à exécution pour cette commande spécifique, tout cela dans l’atelier de Mathieu.

Mathieu à la soudure


Entre temps, fort de ce premier succès, ils ont créé une micro entreprise, ont libéré un jour par semaine, le vendredi, afin de mener leur projet à bien. Ils se sont aussi rapprochés de l’association « Les boîtes à vélos », une association nationale qui a son antenne régionale à Grenoble. Celle-ci réunit acteurs, fabricants et utilisateurs du monde cyclologistique et leur donne une bonne visibilité au niveau national.
Autre souci, la législation quant à la circulation de ces « véhicules ». Pour l’instant, une homologation n’est pas nécessaire. Toutefois, un projet de loi européen avec traduction dans le droit français est en cours. L’association « Les Boîtes à vélos » est en discussion pour définir les critères de ces remorques : contraintes de dimensions, largeur et longueur par rapport aux pistes cyclables. « On tient à rester dans les clous par rapport à ce qui est demandé de façon à pouvoir marquer la norme européenne sur nos modèles ».
La remorque sur mesure pourrait devenir le créneau pour « Microcargo », le nom de leur micro entreprise, une structure qui pourrait bien se développer si les commandes arrivent.


La remorque qu'ils entendent développer


Pour les mois à venir, ils comptent montrer leur savoir-faire sur quelques événements locaux et feront quelques démonstrations dans des entreprises comme EDF ou Météo France. Ils pourraient se développer sur ce nouveau marché du déplacement doux en réalisant trois types de remorques qui peuvent atteindre une charge utile jusqu’à 300 kg, du transport de vélos au plateau très simple, en passant par des transports spécifiques comme les food-trucks. Un prototype de remorque trois roues électrifiées avec assistance est aussi dans les tuyaux. « À deux personnes, on est actuellement limités en termes de cadence… Une simple remorque, comme celle que nous fabriquons actuellement, nécessite 45 heures de travail », rajoute Mathieu. Ils le savent, monter en puissance nécessitera une autre organisation, un atelier de plus grande taille, une autre structure et un passage en société. Mais pourquoi pas ?
Toutes les infos sur leur site : https://microcargo.fr/


 

A voir aussi le reportage de France 3 Alpes, dans l'édition 12/13 du mardi 26 mars. (Curseur 6'42")

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