Lors de leur dernière Assemblée Générale, les sylviculteurs de Chartreuse ont adopté la motion suivante :
La gestion coordonnée de nos forêts
(dessertes, formations des propriétaires, ventes groupées etc..) qui se met en
place par massif dans le but de l’optimisation de la mobilisation de la
ressource et de la valorisation des produits ne font pas perdre de vue aux
propriétaires des préoccupations fortes, particulièrement, dans la partie Sud
du massif, la plus proche et la plus soumise à l’influence d’une agglomération
urbaine très dense.
Il convient de rappeler que le
massif de Chartreuse est le plus petit des massifs préalpins français, le plus
enserré par les pôles urbains environnants, le plus soumis à leur influence,
notamment celui de l’agglomération grenobloise.
En effet nous constatons au
fil du temps :
- Une pression résidentielle
croissante, une intensité de l’occupation du territoire toujours plus forte,
notamment à travers les loisirs de proximité et une utilisation qui ne va pas
toujours dans le sens de la défense des activités économiques liées au
territoire.
Les mutations sociologiques qui
s’ensuivent, entraînent une perception du lieu, comme un objet de consommation,
où l’espace est souvent considéré comme une réserve foncière potentielle et un
vaste terrain de loisirs.
Pour citer quelques
exemples :
Pour les exploitants agricoles ou
forestiers, la circulation devient de plus en plus difficile à l’intérieur des
zones de vie en raison de l’encombrement grandissant des voies, des contentieux
entre exploitants et résidents commencent à survenir et risquent de se
multiplier.
La desserte forestière est de plus
en plus considérée par de nombreux utilisateurs de l’espace, comme portant
préjudice à certains itinéraires de randonnées, si elle vient à les traverser.
Rappelons tout de même que l’activité forestière a depuis bien longtemps
précédé l’activité de loisirs qui utilise souvent ses réseaux.
-Souvent, on déplore une absence
d’anticipation sur les incidences économiques lors de l’élaboration des
documents d’urbanisme, ou dans des aménagements centre village non forcément
appropriés.
La traversée de l’agglomération
pour les transporteurs devient toujours plus contraignante et provoque de plus
en plus le désintérêt de scieurs de la vallée pour venir acheter nos produits.
Les 5 communes* de montagne et
forestières du Sud du massif située dans la zone géographique Haute Chartreuse
vont prochainement rejoindre l’intercommunalité de l’agglomération grenobloise.
En sachant que, par ordre
d’importance, les compétences de développement économique et
d’aménagement du territoire sont celles classées les premières, dans les
compétences des intercommunalités:
- Comment les activités de sylviculture , d’agriculture et de tourisme, considérées comme activités clés dans le document des orientations stratégiques du Parc seront prises en compte pour nos communes ,par la future intercommunalité qui possède le pouvoir opérationnel sur les objectifs de développement ?
- Comment le futur conseil de communautés, dont l’objectif est de servir l’intérêt général de cette communauté, en étant composé très majoritairement d’élus issus de secteurs très urbanisés, percevra cette partie de territoire de montagne du Sud du massif, fondu dans l’agglomération, qui représente 1/4 des communes de la zone « Haute Chartreuse » Isère- Savoie et le 1/5 de sa superficie ?
En raison de l’attrait de
cette partie de territoire ce conseil de communauté pourra-t-il éviter
l’écueil d’une évolution vers le tout loisirs et le tout résidentiel
?
Quelles que soient les convictions
pour la défense et le développement des activités liées au territoire, que
pèseront les préoccupations de 2900 habitants contre celles de 400 000
habitants ?
Comment concilier les objectifs
d’une communauté urbaine ou d’une métropole avec les objectifs généraux
du Parc notamment par le renforcement des activités clés où la sylviculture
tient une place importante ?
A titre indicatif la surface
forestière de production pour les 5 communes est d’environ
3000 hectares.
Nos territoires de montagne
ont du sens, grâce aux activités économiques qui contribuent à la préservation
des paysages et permettent de conserver le lien social.
Seules les actions entreprises au
niveau des intercommunalités peuvent renforcer le tissu économique local
et ainsi être cohérentes avec les objectifs du Parc.
Les objectifs de développement d’un
pôle urbain en quête d’une perpétuelle expansion, qui inclura une partie de nos
communes de montagne , ne risquent-t-ils pas, un jour, de nous faire entrer
dans le Parc au niveau du Col de Porte ?
* les communes concernées sont Le
Sappey, Proveysieux, Mont St Martin, Quaix en chartreuse, Sarcenas
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