Le thème du débat : peut-on créer un lieu où l’on pourrait produire de la nourriture bio, locale et artisanale pour l’école ? Et si oui, pourquoi ne pas l’étendre au village voisin qui dispose aussi d’une crèche associative ?
Fabrice Clerc, bio à 95%, porteur de cette idée mais surtout père de trois enfants qui mangent à la cantine, se dit prêt à s’investir pour étudier un projet alternatif : « J'ai envie de passer un peu de temps bénévole à la réalisation d'une étude de faisabilité et imaginer les véritables conditions d'émergence d'une telle idée. D'autres communes ou collectifs d'habitants ont déjà fait naître ce genre d'activité pour leur commune. Pourquoi pas nous ? Nous sommes nombreux, parents d’élèves ou simples consommateurs, à nous préoccuper de la qualité et de l'origine de notre alimentation, et nous avons la chance de vivre dans une zone où l'accès en produits bio est facilité », précise Fabrice.
Une quinzaine de personnes ont donc débattu autour de quelques verres de vin et de bière bio. Le débat a, bien sûr, beaucoup tourné autour de la restauration actuelle, celle d’un traiteur local, fournisseur des deux écoles de Quaix et Proveysieux, mais aussi de la crèche Lou P'Tiots. Celui-ci propose actuellement, chaque jour, un produit bio par menu. Pas suffisant pour les débateurs d’un soir…
Passer au tout bio aurait sans aucun doute une incidence sur le prix des repas pour les familles, ce que certains ne veulent pas forcément entendre. A l’heure où films, reportages et documentaires nous inquiètent (à voir par exemple l'excellent numéro du magazine Cash Investigation consacré aux produits chimiques), le débat est complètement dans l’actualité. « Les enfants peuvent être une porte d’entrée pour sensibiliser les familles… Passer au bio c’est un cheminement… Une minorité de gens sensibilisés pourrait faire levier… C’est une manière de se réapproprier notre territoire... C’est aussi un projet économique qui pourrait assurer un revenu de complément ». Autant de phrases qui ont fusé au cours de la réunion entre personnes forcément convaincues mais déterminées. Deux élus municipaux qui avaient fait le déplacement ont été interpellés : « La mairie pourrait-elle être partenaire et réfléchir sur le dossier ? ». L’entreprise n’est pour l’instant pas assez avancée pour répondre à ce genre de questions mais le sujet pourrait être débattu en conseil municipal.
La prochaine étape devrait arriver avant l’été avec l’intervention de personnes porteuses d’expériences locales, de projets citoyens, ceci autour d’un buffet… bio et local.
Un lieu de partage
A Quaix en Chartreuse, avec l'association O'Bavardages, des habitants se retrouvent tous les vendredis soir en été |
Parallèlement à l’idée de préparer des repas bio pour les cantines, la réflexion a aussi porté sur la possibilité d’élargir le projet à la création d’un espace de convivialité. A Proveysieux, comme à Quaix en Chartreuse, les bistrots font partie du passé. « Disposer d'un lieu où l’on puisse partager des coups à boire, un café, manger un petit plat du jour en toute convivialité, ce serait bien », précise un des intervenants. La création d'une activité de restauration locale, donc artisanale, pourrait aussi être étendue aux repas à domicile, tout en servant également sur place ou à emporter. Le projet devient, du coup, plus ambitieux. Il faut l’aborder sous tous ses angles : difficultés, réussites, investissements, fonctionnement, coût des repas, organisation, parcours administratif, projet éducatif associé...
Sur Quaix en Chartreuse, l’association O’Bavardages a créé ce genre de rencontres pendant les mois d’été au cœur du bourg. Habitants et voisins viennent partager un moment convivial autour d’une boisson et d’une assiette de spécialités. La saison dernière, les animatrices du lieu ont même proposé que les adhérents consommateurs soient associés à la préparation des mets.
Pour Proveysieux, il faudrait peut-être déjà trouver un lieu. Ce qui est sûr, c’est que les énergies sont là…
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