vendredi 31 juillet 2020

En aout 2003, un incendie embrasait le massif du Néron (1ère partie)

L’incendie du Néron avait été le feuilleton de l’été 2003. Qui aurait cru que Proveysieux et les communes riveraines du massif seraient un jour concernées par ce genre de catastrophe ?
Les feux de forêts, on en voit à la télé comme tout le monde, on compatit, on reste un peu éberlué en constatant la force de cette nature, en se disant que vivre une pareille catastrophe, ça doit vraiment être désespérant sinon tragique.
Au plus fort de l’incendie, vers la mi-août 2003, beaucoup de Proveysards situés aux premières loges du spectacle, de Bellevue à Moretière, ont vu le feu se rapprocher de plus en plus de leurs habitations. Que se serait-il passé si l’incendie avait franchi les gorges de la Vence ? On n’ose y penser...
L’Écho de Proveyzieux, dans son numéro d'automne 2003 avait choisi de nous faire revivre ce mois chaud (dans tous les sens du terme), au jour le jour. Un compte-rendu détaillé de ces quatre semaines qui ont changé la face du Néron. Je vous propose de revenir 17 ans en arrière...


Photo : JP Grison
Épisode 1 
SEMAINE 1 :

du dimanche 27 juillet au samedi 2 août 2003

Dimanche 27 juillet
La foudre frappe le sommet Sud-Est du Néron au-dessus de Saint-Martin-le-Vinoux et le sommet Nord-Ouest au-dessus des Brieux à Saint-Egrève.

Lundi 28/07
Le feu, qui a couvé toute la nuit, se propage sur les hauteurs de Saint Martin le Vinoux. Un poste de commandement est installé sur le stade municipal Allende. On ne sait pas encore qu’il y restera tout le mois d’août. Une centaine de sapeurs-pompiers est déployée sur le terrain. Quarante habitations sont directement menacées. Le Dauphiné Libéré donne le ton : « Le feu aux portes de Grenoble ».
 
Côté Saint Martin le Vinoux
Mardi 29/07
Le feu a ravagé près d’une soixantaine d’hectares de maquis et de broussailles. La végétation brûlée ne retient plus les rochers qui tombent et déboulent en quantité. Les autorités, le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) et la Préfecture, font intervenir un hélicoptère privé équipé d’une bâche à eau de 800 litres. Saint-Egrève prend des dispositions : un périmètre de sécurité est instauré autour du lac de Fiancey, lieu d’écopage, et dans le secteur de Champy, vers le stade. Sur Saint Martin le Vinoux, l’inquiétude grandit parmi les riverains de la rue du 26 mai 1944 et du chemin du Maquis. Les badauds commencent à se presser nombreux autour du site. Au hameau de l’Hermitage, à Saint Martin le Vinoux, cinq familles sont évacuées. Elles ne réintègreront leurs maisons que le 13 septembre. Le feu menace déjà le versant de Quaix-en-Chartreuse.
Côté Saint-Egrève

Mercredi 30/07
Le feu s’installe sur le Néron. De mémoire d’Anciens, on n’ avait encore jamais vu ça. On discute ferme de partout, et bien sûr chacun a un avis autorisé sur le sujet ! Dans son livre sur le Néron, Claude Simon ne mentionne rien sur le sujet. Un second hélicoptère de grande capacité – un Bell 214 équipé d’une bâche de 2900 litres – intervient sur zone et permet de stabiliser momentanément le feu. Rétrospectivement, pour l’avoir observé pendant de nombreuses manœuvres, on peut dire que cet hélicoptère aura fait un travail incroyable pendant ces trois semaines.

Jeudi 31/07
« Le feu contenu, l’incendie du Néron stabilisé… », annonce la presse. Des sapeurs-pompiers sont héliportés sur les crêtes sommitales afin d’éteindre les multiples braises qui couvent sur les flancs du Néron. C’est un travail de fourmi. Poursuite des largages d’eau par hélicoptère une partie de l’après-midi. Le Néron fume toujours ! Les services du RTM (Restauration des Terrains de Montagne) sont sur les lieux. Toutes les oreilles se portent à leur écoute, car la plus grande crainte se porte maintenant sur les risques d’éboulement.

Vendredi 1/08
Deux canadairs, venus de Marignane, interviennent pour la première fois sur zone mais du fait de conditions aérologiques défavorables, leur action est rendue inefficace. Deux hélicoptères sont de nouveaux mobilisés pour effectuer des largages d’eau. La noria continue de plus belle entre le lac de Fiancey, toujours noir de badauds, et les flancs du Néron. Sur SMLV, on parle de mettre des filets de protection. Coût de la pose : 185 000 .

Samedi 2/08
110 hectares de végétation ont déjà brûlés depuis le début de la semaine. Trois hélicoptères Puma de l’armée allemande, équipés chacun d’une nacelle de 1500 litres d’eau, arrivent en renfort. Après une semaine de lutte, on en est à peu près à la case départ. De nombreux foyers persistent et les pompiers rencontrent des difficultés importantes. «Il faudrait deux jours de pluie», explique un officier du SDIS.

(...) à suivre jusqu'à fin août 2020... 

Aucun commentaire: