Ils s’appelaient Joseph Chabert, Maurice Laurent et Désiré Tournoud, trois Proveysards morts pour la France entre 1939 et 1945. Pour la plupart des habitants du village, on ne connaît d’eux que leurs noms inscrits sur le monument aux morts qui trône dans la cour de l’école depuis la fin du conflit.
Collégiens et écoliers ont écouté l'histoire de la guerre de 39/45 racontée par Laurent Surmely |
Grâce aux recherches effectuées par Laurent Surmely, historien, on en sait désormais un peu plus sur ces trois hommes dont on s’apprête à célébrer la mémoire en ce 8 mai, jour de commémoration de la fin des combats de la deuxième guerre mondiale.
En cette année 2023, Laurent a proposé d’associer des enfants du village à la préparation de cette commémoration. Ainsi, ce vendredi, une dizaine d’entre eux, collégiens et écoliers, se sont retrouvés pour, d’une part écouter une histoire dont ils ne connaissent souvent que quelques bribes, mais aussi pour découvrir le destin assez singulier de ces trois soldats qui sont partis au conflit et qui n’auront jamais revu Proveysieux.
Laurent Surmely était d’autant plus motivé pour ces recherches que l’un de ces trois soldats, Désiré Tournoud, est son arrière-grand-oncle.
Pour cet atelier découverte, les enfants étaient entourés de membres élus de la commission participative « Enfance Jeunesse Éducation », mais aussi de René Coynel, membre de la FNACA, et de Suzanne Chabert, doyenne du village de Proveysieux, mais aussi belle-sœur de Joseph Chabert. Chacun d’eux a apporté son témoignage.
Des documents relatifs à Désiré Tournoud |
Après avoir écouté avec beaucoup d’attention les intervenants, écoliers et ados se sont regroupés en trois ateliers pour écrire la biographie des trois soldats disparus, encadrés par Laurent Surmely. Ces trois portraits, avec parcours et faits d’armes de chacun des héros, seront lus lors de la cérémonie de ce lundi 8 mai, à 11 h 45, devant le monument aux morts, dans la cour de l’école.
Trois Hommes, trois destins
- Joseph Chabert, né en 1918, était originaire du hameau du Gua. Il décide de s’engager dans l’armée pour venger son père et devient sergent au 6e BCA. Il est mobilisé face aux Italiens dans les Alpes, puis en Norvège, à Narvik, il s’engage ensuite dans la résistance dans la bataille du Vercors. Le 21 juillet 1944, lors de l’assaut des Allemands sur le plateau, il réussit à s’échapper et tente de rejoindre un nouveau maquis. Devenu lieutenant, il atteint le village de Miribel-Lanchâtre mais, malgré l’aide des habitants, il est fusillé par des Allemands cachés dans le clocher du village. Sa famille a retrouvé son corps un an après et il repose désormais dans le cimetière de Proveysieux.
Les trois noms sur le monument aux morts
- Désiré Tournoud, né en 1907, était originaire du hameau de Pomarey. Il était marié et avait quatre enfants. Militaire de carrière et adjudant-chef avant la guerre, il devient sous-officier au 159e régiment d’infanterie alpine. Il meurt à 33 ans dans la Somme le 5 juin 1940, lors des combats sur la commune d’Eppeville. Il est lui aussi enterré dans le cimetière communal.
- Maurice Laurent est né en 1915 à Saint-Egrève. Originaire du Chef-Lieu, à Proveysieux, il s’engage le 5 mars 1945 dans le 1er bataillon de zouaves et monte vite en grade pour devenir sergent. En 1945, ce bataillon est dirigé en Autriche pour combattre les forces allemandes. Le 25 avril, à seulement quelques jours de l’armistice, il succombe à ses blessures lors d’un assaut. Son corps ne sera pas rapatrié et il est enterré à Biberach en Allemagne.
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