Jacques Michallet avec un jeune poulain de son élevage |
Elles s’appellent Riquita
de Burn et Quirielle de Mancy. Elles, ce sont deux pouliches comtoises
appartenant à Jacques Michallet, proveyzard de souche. Classées dans les cinq premières du concours local de chevaux
comtois qui s’est déroulé récemment à Saint Pierre de Chartreuse, elles sont
qualifiées pour « le régional » qui a eu lieu dimanche 26 août à La Roche
sur Foron en Haute Savoie.
Cette passion pour les
chevaux n’est pas récente. « C’est dans les gènes, je crois… » dit
Jacques. « Mon grand père travaillait déjà avec des chevaux dans la plaine
de Voreppe le long de l’Isère. A l’époque on n’envisageait pas encore
l’autoroute A48, c’était une terre très riche. J’étais gamin, je faisais les
foins avec lui, j’emmenais les chevaux pour labourer les vignes, pour faner. Et
puis les tracteurs sont arrivés, remisant les chevaux à l’écurie… ».
En 1985, Jacques achète sa
première jument quand le cheval comtois est en voie de perdition. Il faudra attendre
une bonne dizaine d’années pour que la race reparte sur le bon chemin, qu’elle
soit conforme au standard stud-book, comme on dit dans le métier.
Lors du concours de Saint Pierre de Chartreuse |
Il rachète alors une jument
dans le Doubs, le fief de la race comtoise et décide de se lancer dans l’élevage
et la reproduction. Pour lui, il n’est pas question d’en faire un business,
c’est son plaisir avant tout. Ça lui coûte plus que ça ne lui rapporte, les
frais de vétérinaire et saillie de l’étalon amortissant à peine le prix de
vente des poulains qui partent presque exclusivement en boucherie.
C’est cette relance
bouchère qui a d’ailleurs permis de sauver la race. Mais pour Jacques
Michallet, les comtois ce sont les concours annuels comme celui de Saint Pierre
et les balades en calèche dans la plaine de Voreppe sur les chemins que
parcourait son grand-père. C’est aussi le plaisir d’aller voir chaque soirs
« mes chevaux » comme il dit, dans les parcelles qui surplombent le
bâtiment-écurie en bois de Chartreuse dont il tire une certaine fierté.
Pas peu fier aussi d’avoir
élevé quelques pouliches vendues pour leur travail. Une est utilisée pour
labourer des vignes dans des parcelles de vin bio de Saint-Joseph, une autre
fait des promenades attelées autour du lac de Paladru, une troisième fait du
ski-joëring à Megève, une discipline qui allie le ski et l’attelage équestre.
De temps en temps, il fait
aussi travailler ses juments en forêt pour le débardage des billes de bois, une
activité qu’il fera sans doute plus à loisir quand l’heure de la retraite aura
sonné, quand il pourra consacrer plus de temps aux comtois.
Le cheval Comtois
Le Comtois est une race de
cheval de trait originaire des départements de Franche comté (Doubs, Haute
Saône, Jura, Territoire de Belfort). Son poids et sa taille en font un animal très rustique parfaitement adapté
aux travaux des champs et des forêts et ceci dès le début du XXème siècle.
Face à la concurrence du
tracteur, le Comtois est reconverti en animal de boucherie. Suite à une relance
dans les années 1980, il devient la seule race de trait française dont les
effectifs connaissent une légère augmentation en raison de la relative
rentabilité de son élevage extensif en zone montagneuse.
Bien que la viande
constitue, et de loin, le premier débouché de la race, depuis les années 2000,
le Comtois est de retour dans les loisirs et les travaux attelés. En 2009, avec
32 % du total des immatriculations de chevaux de trait, 973 étalons en
activité et 3 648 éleveurs, le Comtois représente la première race de
cheval de trait française en terme d'effectifs.
Chaque année à la
mi-septembre, les 500 plus beaux sujets de la race sont réunis à Maîche dans le
Doubs, le berceau du cheval comtois. Les meilleurs sont sélectionnés pour les haras nationaux.
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