vendredi 15 décembre 2017

Estelle Goutorbe, quatre années sur les traces de Jacques Reverchon


Estelle Goutorbe (à droite) et Emilie Escoulen, son éditrice queylarde
C’est ce qu’on appelle un beau livre, un document qu’on met en bonne place dans sa bibliothèque, qu’on prend plaisir à feuilleter au fil du temps. Estelle Goutorbe, historienne de l’Art et photographe autodidacte a présenté son dernier ouvrage à Proveysieux, un village qu’elle a habité, devant un public assez restreint mais émerveillé par la démarche de l’auteur auprès de Jacques Reverchon, cet artiste peintre méconnu et trop tôt disparu.
« C’était le cousin germain de mon père avec qui il peignait beaucoup, un peintre figuratif des années 50-60, dont la carrière s’est arrêté brutalement à la naissance de l’art contemporain. Il est mort très jeune, en 1968, alors que j’avais 7 ans et j’ai toujours vécu avec ces tableaux aux murs, ces gravures dans notre maison familiale. Ces dames en noir, ces espagnoles m’effrayaient, j’avais peur qu’elles descendent des tableaux… ».
Le véritable déclenchement du travail d’Estelle s’est fait en 2002, lors d’une exposition d’aquarelles à Paris et la découverte de l’ampleur de l’œuvre de l’artiste qui était stockée au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale de France.

« J’ai tout de suite eu envie de me lancer dans quelque chose, mais la famille n’était pas du tout prête à présenter l’œuvre de Jacques Reverchon, une histoire oubliée pendant 50 ans dans les tiroirs », précise Estelle. « Il a fallu encore attendre 10 ans pour que je m’attaque à ce travail. J’ai récupéré son dernier agenda qui s’est arrêté subitement le 27 mai 1968, des lettres de condoléance, une liasse de lettres à Carmen, une espagnole de Salamanque et… une carte postale du col de la Charmette écrite à son père, un signe ! »
A partir de ce puzzle, elle s’est mise au travail. Quatre années de recherche à classer, ordonner, rencontrer des témoins, fouiller dans les archives avant une mise en forme avec Jean Christophe Monnier, graphiste grenoblois et Émilie Escoulen, éditrice dans le village voisin de Quaix en Chartreuse, présente aussi à la séance de dédicace.
Estelle Goutorbe est revenue longuement sur ce projet biographique

Qui était vraiment Jacques Reverchon ?, interroge Estelle Goutorbe dans sa quatrième de couverture… De Pont-de Beauvoisin où il passe son enfance de « Petit paysan dauphinois » comme il aimera se définir, on découvre, dans le livre d’Estelle, tout le talent de l’artiste, de l’Espagne à l’Italie en passant par les Flandres, de Madrid à Tourcoing, « du Sud au Nord », sur les traces de cet artiste, graveur, peintre, écrivain voyageur… Un beau voyage, une belle découverte et une belle rencontre avec Estelle qui s’est passionné pour Jacques Reverchon, dans toutes ses dimensions.


Repères :  
"Du Sud au Nord, sur les traces de Jacques Reverchon", Estelle Goutorbe - Éditions le Poisson-Chat 2017. 35 € - Contact commande/presse : e.goutorbe@free.fr. En vente également à la librairie Decitre à Grenoble.

Aucun commentaire: