En mars 2023, l’École de journalisme de Grenoble (EJDG) a emmené un
groupe de ses étudiants de niveau Master 1 passer deux jours dans le
village de Proveysieux. Objectif : s’immerger dans un territoire rural,
aller à la rencontre de ses élus et de ses habitants, et, bien sûr,
rédiger des articles sur les problématiques que rencontre la commune.
L’omniprésence de la forêt a particulièrement frappé les étudiants. Voici une de ces articles avec Bernard Michallet qui parle du bois de Chartreuse.
Bois de Chartreuse : une ressource à valoriser
En contre-haut de Planfay, le dernier hameau de la commune, Bernard Michallet, conseiller municipal chargé de la commission forêt, arpente une route d’exploitation forestière qui surplombe la vallée. « Une forêt, c’est un patrimoine », affirme-t-il. “Il faut l’améliorer pour en tirer un revenu”. Ici, ce sont essentiellement les sapins et les épicéas qui sont abattus. Vendus aux scieries du bassin grenoblois, ils seront transformés en bois massif de construction, selon les critères de l’Appellation d’origine contrôlée (AOC) bois de Chartreuse.
Une gestion durable
La forêt de Proveysieux, exploitée pour le bois de chauffage et pour le charbon jusqu’aux années quarante, a longtemps été une source de revenu pour la commune. « Les bénéfices tirés des coupes permettaient d’investir dans d’autres secteurs », raconte l’ancien ingénieur agricole. Aujourd’hui, les revenus liés à la forêt suffisent simplement à l’entretenir. L’essentiel des parcelles est privé, et sur les 430 hectares de forêt communale, 130 seulement sont exploitables. Comme sur la crête dentelée du versant opposé que Bernard Michallet pointe du doigt, le gros de la forêt, en altitude, se trouve sur des terrains trop escarpés, inaccessibles. Les 300m3 de bois récoltés cette année ont rapporté 9 500 euros à la commune : « Ça représente 20 % du coût d’entretien de la forêt. Le reste nous vient de subventions. »
Des propriétaires absents
La vente du bois des parcelles privées, elle, représente plus de 30 000 euros de revenus pour une centaine de propriétaires, dont la plupart n’habitent plus sur la commune. « Ils ne savent même pas où sont leurs parcelles », se désole Bernard Michallet. Outre le fait que le bénéfice ne profite pas aux habitants, cela pose un problème de gestion de la forêt. Ce sont en effet les scieries qui viennent elles-mêmes prospecter avant de faire des propositions d’achat : « Elles prennent tout ce qui les intéresse, c’est-à-dire les arbres les plus beaux. Par sélection, on ne se retrouve ensuite qu’avec des individus moins exploitables. » Le conseiller municipal aimerait inciter les propriétaires à s’impliquer davantage : « Avec des formations en sylviculture, ils seraient capables de désigner eux-mêmes les arbres à prélever. »
Article paru dans le Dauphiné Libéré, édition du 24 septembre
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