Vue générale du plan d'eau avec un groupe de cygnes tuberculés |
Ce barrage EDF, mis en service en 1994 et situé en aval du confluent Drac/l'Isère a, dès sa mise en eau, vu un nombre constant d'oiseaux aquatiques y séjourner. Chaque année, dès le mois d’octobre, canards, cygnes, hérons, grèbes, mouettes et cormorans s'y installent pour leurs quartiers d'hivernage. On peut aussi voir quelques espèces de passereaux plus discrètes comme le martin-pêcheur, le cincle plongeur ou la bergeronnette des ruisseaux ainsi que la poule d’eau, renommée récemment gallinule.
Nette rousse et fuligule milouin |
Ces oiseaux, qui nichent dans le Nord et l’Est de l'Europe, viennent passer la mauvaise saison chez nous, leur voyage les menant plus ou moins loin vers le Sud en fonction de la température. Toutefois, ces dernières années, le dérèglement climatique a modifié assez sensiblement la présence de ces oiseaux sur ce plan d’eau mais aussi, plus largement, sur lacs et étangs de notre région.
La LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), qui suit ce site depuis sa création, a ainsi pu recenser un flux migratoire (descendant à l’automne et remontant au printemps) et hivernant importants sur le plan d'eau du barrage, mais aussi en aval sur les nombreuses îles et gravières de l'Isère, jusqu’à la station d’épuration Aquapole.
Les canards sont les oiseaux les plus représentés avec une bonne dizaine d'espèces : fuligules milouin et morillon, harle bièvre, sarcelles, canards colvert, siffleur, chipeau ou pilet. On peut aussi y voir, certaines années, quelques espèces plus rares comme la nette rousse, le tadorne de Belon, la macreuse brune ou l'eider à duvet.
Foulque macroule |
Peu de sites en Isère, voire en région Auvergne-Rhône-Alpes, peuvent s’enorgueillir d’une liste d’espèces aquatiques aussi longue et impressionnante. A ce titre, ce plan d’eau a été retenu comme site d’importance régionale pour les comptages annuels d’oiseaux d’eau hivernants effectués par les ornithologues de la LPO.
Le plan d'eau, dépourvu de plage et de roselière, est utilisé comme base nautique pour l'aviron, ce qui rend la sédentarisation des oiseaux très précaire. Malgré cette présence, les oiseaux restent peu farouches et l’observation est assez aisée. L'idéal pour contacter la faune de ce plan d'eau est d'en faire le tour à bicyclette, soit par l’aval, en effectuant la boucle par le pont de Veurey, soit par l’amont en remontant jusqu’au pont d’Oxford.
Canard colvert |
Les oiseaux rares
Depuis 2016, quelques raretés ont été signalées : fuligule milouinan, plongeons catmarin et imbrin, macreuse noire ou grèbe jougris. Les hivers précédents, fuligule nyroca, garrot à œil d’or, harles piette et huppé, grèbe à cou noir, cygnes de Bewick et chanteur ont été signalés par les observateurs de la LPO qui sont là de manière quasi quotidienne à scruter le plan d’eau entre le barrage et le confluent Drac-Isère.
Hormis les anatidés (famille des canards, cygnes et oies entre autres), on recense sur ce plan d'eau, goélands leucophées et mouettes rieuses, grèbes huppés et castagneux, cygnes tuberculés et foulques macroule, plus rarement, mouette pygmée, ainsi qu'une petite colonie de grands cormorans qui circule entre la Porte de France à Grenoble et le Bec de l'Echaillon à Voreppe.
La situation très particulière de ce plan d’eau, situé sur un couloir de migration a aussi fait que plusieurs espèces très rares ont pu y être contactées comme pélican blanc, spatule. En décembre dernier, c’est un pouillot de Pallas, petit passereau sibérien qui a attiré la curiosité des ornithologues isérois, une première en Isère.
Les ornithologues de la LPO sont souvent présents autour du plan d'eau |
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