Pendant des décennies, des carrières diverses et variées faisaient vivre de nombreux Proveysards. Une façon « d’arrondir leur fin de mois » comme on dit maintenant, car élevage et agriculture n’était pas d’un rapport très important pour les familles.
Il y avait ainsi ces carrières de meules située au-dessus du hameau de Pomarey, des meules très recherchées pendant des siècles pour alimenter les moulins à grains nombreux sur tous les cours d’eau de notre région. Cette carrière a connu deux phases d’exploitation avant d’être abandonnée au milieu ou vers la fin du XIXème siècle. Son déclin, ainsi que celui des carrières des communes voisines (Quaix, Mont-Saint-Martin), s'explique sans doute par la concurrence des meules importées de Champagne ou de Brie, d'excellente qualité, comme l’explique Alain Belmont, un chercheur qui a fait un important travail sur le sujet. Sur le village voisin de Mont Saint Martin, un sentier thématique permet d’en savoir beaucoup plus sur cette exploitation.
Plus récemment, les carrières d’argile ont été aussi une ressource économique importante pour la commune, particulièrement à partir des années 1850. Les propriétés réfractaires de cette terre ont permis l’ouverture de plusieurs sites, de part et d’autre de la vallée du Tenaison.
La grosse métallurgie, qui s'était développée tout au long du XIXème siècle, avait précisément besoin de produits réfractaires pour fabriquer des briques et tapisser l'intérieur des fours. Aussi « la terre de Proveyzieux », de qualité excellente, fit-elle des envieux et trouva-t-elle toujours des débouchés supérieurs à la production.
On connaît deux de ces carrières, Crozet et Champbelin vers les Marcellières en bas de la forêt de Génieu, ainsi qu’une autre vers la clairière de Girieu. Ces carrières étaient exploitées à ciel ouvert et dans des galeries. Un dispositif de wagonnets et de câbles permettait de descendre la terre, excepté à la carrière de Girieu où des tuyaux étaient utilisés. La carrière du Crozet a conservé les installations liées à l’exploitation, la gare de départ, le câble, les wagonnets et quelques bâtiments. La terre extraite était descendue par tombereaux puis par camions à la gare de Saint-Robert à Saint-Égrève, avant d’être acheminée vers des fonderies spécialisées dans la fabrication de moules de pièces d’artillerie. Ce furent les éléments naturels qui donnèrent un coup d’arrêt à cette activité au printemps 1941. L'éboulement de la route, en amont de Pomarey, interrompit tout transport, donc aussi l'extraction de la terre
Troisième exploitation, toujours pour Proveysieux, les lauzes dans des carrières à ciel ouvert. Elles étaient situées sur le versant est du Rocher de l’Eglise. Ces lauzes, taillées sur place, étaient utilisées pour les bordures de trottoir et principalement pour les bordures du tramway, construit dans les années 1900. Des cartes postales anciennes permettent de distinguer l’ampleur de cette exploitation qui s’étendait sur plusieurs centaines de mètres de ce lieu maintenant complètement perdu dans la végétation. Sur place, on retrouve encore des « masos », ces petites constructions en pierres sèches justement recouvertes de lauzes, qui servaient d’abris aux ouvriers carriers. Deux de ces petits édifices ont été restaurés par un petit groupe de bénévoles il y a une dizaine d’années.
Photos : Meule de pierre dans la ruine du moulin située sur le "Sentier des Peintres" en dessous du village de Proveysieux - Construction à l'arrivée du câble de la carrière de Crozet sur la route du Col de la Charmette - Maso en pierres sèches et toit de lauzes servant à l'hébergement des ouvriers carriers.
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