A la découverte du sentier des peintres à Proveysieux

La balade fraicheur par ces temps de canicule

Créé il y a quelques années à l’initiative de la Communauté de Communes du Balcon Sud de Chartreuse avant que celle-ci n’intègre la METRO, ce sentier découverte en forme de boucle vous permet d’admirer les points de vue, sources d’inspiration des artistes peintres issus de la fameuse École de peinture de Proveysieux.
 
En le parcourant et en suivant les bornes explicatives, un peu défraichies par le temps, vous allez découvrir d’abord le paysage qui servit d’inspiration à ces artistes-peintres, ce long synclinal qui monte de Saint-Egrève au Col de la Charmette avec le Néron en toile de fond.

Le départ du sentier devant la mairie

Vous pourrez ensuite vous imprégner de la vie d’autrefois avec la découverte d’une grange typique du Balcon Sud de Chartreuse  (malheureusement effondrée au cours d’un de ces derniers hivers), un bassin en lauzes ou l’oratoire des Brieux, terme de processions jusque dans les années 1950. En arrivant au bord de la rivière Tenaison, havre bienvenu de fraicheur,  qui prend sa source tout là-haut sous le Charmant Som, vous découvrirez les ruines d’un moulin où l’on peut encore voir les meules dormante et roulante. Si vous remontez la rivière sur une centaine de mètres jusqu’à la prise d’eau, vous allez découvrir un étonnant ensemble de constructions et canaux qui amenait l’eau jusqu’au moulin.

Les ruines du moulin

. Ce dernier, qui n’était sans doute pas seul dans ce lieu-dit, servait à moudre le blé et l’avoine, des céréales cultivées sur les parcelles des villages voisins de Proveysieux et Quaix en Chartreuse et ceci jusque vers les années 1850-1880.
La visite se poursuit en remontant vers le bourg de Proveysieux avec la découverte des lieux qu’affectionnaient les peintres. L’atelier de Ravanat est encore "dans son jus", tel que le peintre l’avait voulu, avec sa grande verrière. C’est dans cette maison qu’il invitait ses élèves de l’École de Peinture, amis et notables grenoblois, et qu’il sera qualifié de chef de file de l’École Paysagiste Dauphinoise.

L'oratoire des Brieux

Une meule toujours visible sur place

Plus loin, c’est la fameuse auberge des Grandzgousiers, un des refuges de Théodore Ravanat lorsqu’il arrive à Proveysieux avec son ami Aristide Albert et son jeune cousin Albert Ravanat. Les murs intérieurs de la salle de l’auberge étaient décorés de fresques, dessins et peintures réalisés par l’artiste et ses amis, malheureusement détruites par la suite. La façade principale garde encore les traces de la décoration de l’époque. Les chiens et la tête de chamois sont l’œuvre d’Eugène Faure, la calligraphie d'Albert Ravanat, jeune cousin du peintre.
La boucle est bouclée. Une dernière halte au pied de l’église Saint-Pierre, qui trône majestueusement au milieu de son cimetière, vous permettra de faire une pause et admirer encore une fois le Balcon Sud de Chartreuse.
Le départ du sentier se trouve devant la mairie de Proveysieux. Durée : 1 h 30. Dénivelé : environ 150 m.

• A consulter aussi la fiche itinéraire sur le site de la METRO

L’école de peinture de Proveyzieux

Artistes, notables et hommes politiques grenoblois se réunissaient à l’auberge des Grandzgouziers, mais aussi comme ici devant l’atelier de Ravanat.

C’est lors d’une promenade avec son ami Aristide Albert que Théodore Ravanat, peintre paysagiste de la fin du XIXe siècle, découvre le village de Proveysieux. Peu de temps après, il décide de s’y installer et invite ses élèves de l’école de peinture de Grenoble, dont il est le directeur, à partager son éden. Dès lors, Proveysieux deviendra un vaste atelier des champs. Il crée « l’École de Peinture de Proveysieux » avec ses amis peintres Jean Achard, Diodore Rahoult et Henri Blanc Fontaine, des artistes dont la Ville de Grenoble retiendra notamment les noms pour baptiser certaines de ses rues.

Portrait de T. Ravanat par Eugène Faure

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Ce mouvement pictural a permis à de nombreux peintres de s’inspirer du paysage exceptionnel du Balcon Sud de Chartreuse et de créer une animation culturelle et artistique appelée « les Dimanches de Proveysieux ». Il regroupait des artistes mais aussi notables et hommes politiques grenoblois qui se réunissaient à l’auberge des Grandzgouziers.